Politique

La mise au point de ce grand patron après la une qui l’imagine à l’Elysée

POLITIQUE – C’est une couverture de magazine qui a pu questionner certains et a même interloqué le principal intéressé. L’hebdomadaire Challenges affiche cette semaine en Une le portrait de Michel-Édouard Leclerc, sur fond de drapeau tricolore, avec la mention « Élysée 2027, Et si c’était lui… ». Le tout, accompagné d’une citation attribuée au très médiatique porte-parole de son enseigne, le groupe E.Leclerc : « Je suis disponible pour la Nation ».

Habitué des plateaux de télévision et de radio et élargissant ses interventions à bien d’autres domaines que l’agroalimentaire, Michel-Édouard Leclerc se préparerait-il pour à la prochaine élection présidentielle ? Le grand patron a fait une mise au point ce dimanche 25 mai, d’abord sur son blog personnel, puis publié sur son compte X, en assurant « ne pas briguer un rôle institutionnel » et vouloir rester « indépendant ».

« Je dois dire qu’en découvrant les affiches dans les kiosques avec ma pomme, j’ai été assez surpris ! Je n’ai jamais affiché de telles intentions : je me suis retrouvé dans des sondages ! Je ne sais pas qui les a commandités et payé ni pourquoi » écrit ainsi le président du leader français des supermarchés.

« J’assume depuis toujours un rôle d’entrepreneur engagé, je peste contre l’actuelle paralysie française et un discours inaudible pour la plupart de nos concitoyens », poursuit Michel-Édouard Leclerc. « Je ne suis ni fasciné, ni attiré par le pouvoir. C’est pas ma came ! Ce que j’aime, c’est l’action, faire avancer des projets », ajoute le dirigeant, qui « revendique de pouvoir passer du “prix de la baguette ou du carburant” à la défense du bien commun ».

Leclerc ne ferme pas la porte « une fois pour toute »

Le journal Challenges ne tenait pourtant pas sa Une de nulle part. L’hebdomadaire économique a ainsi testé le patron du groupe Leclerc dans un sondage réalisé par Toluna-Harris Interactive, avec la question « Pour faire des propositions efficaces pour la France, faites-vous plus confiance à… », mettant « face-à-face » des patrons d’entreprises et des personnalités politiques. Parmi les testés, on retrouvait Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du groupe Le Monde, dont fait partie Le HuffPost), Vincent Bolloré, Laurence Parisot, et donc Michel-Édouard Leclerc. Avec pour ce dernier des résultats relativement positifs : selon cette enquête, 36 % des interrogés privilégiaient Michel-Édouard Leclerc contre 12 % pour Jean-Luc Mélenchon ; 27 % pour lui contre 26 % pour Marine Le Pen ; 22 % pour lui contre 26 % pour Édouard Philippe.

Ce sondage ne pose pas clairement la question d’un face-à-face présidentiel. Mais Challenges agrémente sa une de deux pages d’analyse titré « Michel-Édouard Leclerc flirte avec la politique ». Le journal explique que celui-ci « n’a jamais reçu autant de coups de fil de politiques, appâtés par sa popularité ». Concernant l’enquête Toluna-Harris Interactive, l’intéressé répond à l’hebdomadaire que ce résultat « m’honore et me responsabilise », tout en affirmant : « Je ne sais pas là où je suis le plus utile ; j’y réfléchis, par contre ».

La même question lui a d’ailleurs une nouvelle fois été posée ce lundi sur France 2 : « Est-ce qu’une fois pour toutes vous dites “je ne serai pas candidat en 2027” ? ». Avec une réponse bien moins affirmative cette fois-ci : « Je ne le dis pas une fois pour toutes, j’ai compris aussi qu’il fallait intéresser ». Des propos bien moins affirmatifs que sa mise au point de ce dimanche, et qui illustrent peut-être une forme d’incertitude chez l’un des patrons les plus médiatisés en France.