Politique

La mise en garde de cet eurodéputé Renew sur le choix d’un Premier ministre de droite

POLITIQUE – Matignon à gauche ou à droite ? En attendant la fin de la « trêve » olympique imposée par le président de la République, les tractations continuent en coulisses et chacun espère faire entendre sa voix. Ce lundi 29 juillet, c’est l’eurodéputé Renew Pascal Canfin qui alerte son camp sur les risques à nommer un Premier ministre issu des rangs de la droite et qui ne devrait sa survie qu’au « soutien tacite » de l’extrême droite.

Une « coalition » entre Ensemble pour la République (EPR, ex-Renaissance) et la droite Wauquiez « n’aurait pas de majorité seule » puisqu’elle ne rassemblerait « au mieux » que 213 députés, souligne l’eurodéputé, tendance aile gauche du camp présidentiel, dans un entretien au Monde.

Dès lors pour éviter de tomber en cas de motion de censure, « un premier ministre de droite ou apparenté LR ne devrait sa survie qu’au RN en s’assurant que le parti lepéniste ne vote pas ». « Ce serait donner les clés du camion à l’extrême droite » et « l’exact contraire de l’esprit du front républicain mis en place lors des élections », met en garde Pascal Canfin.

S’y ajoutent les sièges perdus par la droite lors des législatives et le « pacte législatif d’urgence » de Laurent Wauquiez. Il « ne correspond pas au point d’équilibre d’Ensemble », estime l’eurodéputé. Ce, alors qu’Emmanuel Macron a estimé que l’initiative « va dans la bonne direction » sans commenter son contenu.

Culture de coalition à l’européenne

Défavorable à un chef du gouvernement issu des LR, Pascal Canfin n’appelle pas non plus à remettre les clés de Matignon au Nouveau Front Populaire qui ne dispose pas d’une majorité à l’Assemblée nationale. Son souhait ? Voir la France s’inspirer de la culture de la coalition de ses voisins européens.

« Dans toutes les démocraties européennes qui ont une culture de coalition, le premier groupe arrivé en tête des élections doit prouver qu’il est capable de trouver une majorité à l’Assemblée. En France, il s’agit du NFP », fait-il valoir. À ce titre, il appelle l’alliance de la gauche à « tendre la main à d’autres groupes politiques pour chercher une majorité » et son propre camp à « créer des ponts et non ériger des murs pour que les discussions puissent formellement débuter ».

L’eurodéputé évoque « une dizaine de points » sur lesquels NFP et camp présidentiel pourraient « se mettre d’accord », citant la proportionnelle. « Tant que cette feuille de route est respectée, les groupes qui soutiennent l’accord ne votent pas de motion de censure et pour les sujets hors accord, cela se décidera par des majorités texte par texte », suggère Pascal Canfin, même si ce type de fonctionnement ne peut avoir qu’une durée de vie limitée.

Dans une interview à La Tribune Dimanche la veille, Lucie Castets, choisie par la gauche pour revendiquer Matignon s’est dite prête à « chercher des compromis avec les autres groupes, à l’exception du Rassemblement national ». Le début d’une main tendue, mais sera-t-elle saisie ?

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