La « mission flash » lancée après l’agression de Samara à Montpellier finalement prolongée
ÉDUCATION – Une mission flash pas si éclair. L’enquête administrative express qui avait été lancée par la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet après l’agression début avril de Samara, une adolescente de 13 ans, devant son collège à Montpellier, va finalement être prolongée d’une semaine, a indiqué ce vendredi 12 avril son ministère.
Cette enquête, qui a été confiée à des inspecteurs généraux de la rue de Grenelle, avait été lancée deux jours après l’agression de la jeune fille le 2 avril afin d’éclaircir les faits. Elle a démarré vendredi dernier et devait s’achever ce vendredi. Elle vise notamment à déterminer si des fautes ont été commises par le personnel de l’établissement, alors que la mère de la collégienne assure que le corps enseignant n’a pas empêché le lynchage de sa fille.
Samara n’a pas pu être entendue
Au moment où elle lançait cette enquête, la ministre de l’Éducation Nicole Belloubet avait promis que son « bras ne tremblera(it) pas » si des fautes ont été commises. « La mission a mené plus d’une vingtaine d’entretiens », mais « compte tenu de la période de vacances scolaires, de l’enquête judiciaire en cours et de la vive émotion chez les proches de l’adolescente et la communauté éducative, la mission n’a pas encore pu auditionner tous les témoins, notamment les élèves », explique le ministère dans un communiqué.
Cette mission « a longuement entendu la mère de Samara mais elle n’a pas encore pu entendre la victime elle-même », précise-t-on. La jeune fille, grièvement blessée, était dans le coma et en est sortie le lendemain de l’agression.
Les « premiers résultats font état de situations conflictuelles complexes et d’un usage malveillant des réseaux, mais doivent encore être complétés par les travaux de la mission qui se poursuivra la semaine prochaine », écrit le ministère. « La mission continuera à examiner l’ensemble du travail effectué dans l’établissement en matière de suivi médical, d’accompagnement des élèves, de vie scolaire, y compris sur la mise en œuvre des dispositifs de lutte contre le harcèlement », y assure-t-on également.
Les réseaux sociaux au cœur de l’enquête
Selon le ministère, « un usage malveillant et étendu des réseaux sociaux, notamment au travers des comptes ’Fisha’, semble à l’origine de l’agression. Ces comptes permettent la diffusion de photomontages humiliants et de vidéos détournées à l’origine d’un climat d’agressivité entre élèves. Les propos en cause apparaissent marqués par un caractère sexiste et sexuel », détaillent encore les autorités.
La mission « poursuivra ses travaux la semaine prochaine sur place, en parallèle de l’enquête judiciaire », dans « l’attente des conclusions définitives de cette mission pour prendre, le cas échéant, les décisions qui s’imposent », a-t-on souligné. Selon le parquet de Montpellier, l’adolescente avait été victime d’« invectives » sur les réseaux sociaux. Trois mineurs de 14 et 15 ans qui ont reconnu avoir frappé l’adolescente ont été mis en examen pour « tentative d’homicide volontaire » et placés sous contrôle judiciaire.
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