La Normandie vent debout contre Valérie Pécresse après cette décision en matière de train
TRANSPORTS – Cette nouvelle ligne a un « intérêt national ». La présidente de la région Île-de-France, Valérie Pécresse, s’est mis la région normande à dos après avoir voté, ce mercredi 11 septembre, une motion pour demander à l’État d’abandonner le projet de Ligne Paris-Normandie (LNPN), qui doit relier des villes normandes à Paris.
Pour justifier d’avoir apposé son véto à cette desserte attendue à l’horizon 2040, Valérie Pécresse a dénigré un projet « dont l’impact écologique et économique serait désastreux pour les communes traversées, notamment dans les Yvelines ». D’après la motion adoptée par les élus régionaux franciliens, « cette ligne nécessite l’artificialisation de centaines d’hectares de terres agricoles qui sont parmi les meilleures de France ».
« Un beau pied de nez aux Normands »
Le projet, estimé à 11,5 milliards d’euros par la région, est en plus une « aberration économique » et « va détruire ou endommager les ressources en eau ainsi que des espaces naturels essentiels à la protection de la biodiversité ».
Valérie Pécresse avait émis trois conditions en mars pour apporter son soutien, notamment financier, au projet : le maintien de l’arrêt des trains normands dans le Mantois, un prolongement de la section en souterrain dans les Yvelines et « que le service fret ne se fasse pas au détriment des voyageurs ». Toutes ces conditions « ont été refusées par l’État et la région Normandie », est-il écrit dans la motion.
« Que dire ? Valérie Pécresse fait un beau pied de nez aux Normands », a réagi François Ouzilleau, maire (DVD) de Vernon (Eure) et conseiller régional de Normandie, auprès du Parisien. Il fustige encore : « nous ne sommes pas des bouseux ! Pour nous, le train est un facteur de développement économique et nous y avons droit. À notre région, désormais, de monter au créneau pour défendre la LNPN avec plus de force. »
« Un report des trajets en voiture vers le rail »
Cette décision de l’Île-de-France a suscité la colère de la région Normandie dans son ensemble. Plusieurs agglomérations importantes (Rouen, Le Havre, Caen ou Cherbourg) ont ainsi signé un communiqué commun dans lequel elles défendent « un projet d’intérêt national », comme vous pouvez le lire ci-dessous.
Ces villes normandes mettent notamment en avant des arguments écologiques pour appeler l’État à appuyer la LNPN. « Elle contribue à développer des mobilités décarbonées » et un « report des trajets en voiture vers le rail », écrivent-elles. La ligne doit en effet permettre de relier Paris à Rouen en moins d’une heure (contre 1 heure 20 actuellement) ou Paris au Havre en 1 heure 45 (contre 2 heures 05). Selon elles, elle permettra aussi de désengorger les voies ferrées aux abords de Paris.
Un projet « porté par un gouvernement dont Valérie Pécresse était membre »
« Valérie Pécresse oublie que le projet a été annoncé par Nicolas Sarkozy en 2009, et qu’il a dès lors été porté avec détermination par un gouvernement dont elle était membre », poursuivent les collectivités normandes.
De plus, « les partenaires du projet, dont sa région, ont consacré plus de 100 millions d’euros à ce jour » aux études, peut-on lire dans le communiqué.
Le projet, qui remonte à 2009, a déjà franchi plusieurs étapes clefs. Une première phase d’étude a été menée entre 2014 et 2017, et l’État a réaffirmé « son caractère prioritaire » et fixé une feuille de route en 2020, d’après le site de SNCF Réseau présentant l’infrastructure. L’avenir de la ligne « Paris-Normandie » est désormais dans les mains du futur gouvernement du Premier ministre Michel Barnier.
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