Politique

La partie « recettes » du budget de la Sécu adoptée à l’Assemblée grâce au soutien du PS

POLITIQUE – Le cœur n’y est pas forcément, mais ça passe. L’Assemblée nationale a adopté ce samedi 8 novembre en début de soirée la première partie du budget de la Sécurité sociale pour 2026. Une adoption facilitée par le vote favorable du Parti socialiste, et que les troupes d’Olivier Faure justifient par leur souhait d’examiner la suspension de la réforme des retraites dans les prochains jours.

La partie recette a été adoptée avec 176 voix pour et 161 contre. Bien que dûment amendé, ce volet ne satisfaisait toujours pleinement aucun groupe. Mais la plupart ont choisi de voter pour ou de s’abstenir pour « ne pas bloquer » la suite des débats, comme l’a indiqué la cheffe des écologistes Cyrielle Chatelain. Le même argument a été repris par les orateurs des groupes Droite Républicaine (LR) ou encore Horizons. Les députés Ensemble pour la République (Renaissance) ont eux choisi de voter pour.

En revanche, la France insoumise a voté contre, sur la même ligne que le Rassemblement national. Le groupe d’extrême droite, qui laissait planer jusqu’alors une possible abstention, s’est justifié en évoquant « l’augmentation des impôts, notamment de la CSG, votée par la gauche et la macronie » ainsi que le rejet de leur amendement pour supprimer la C3S, une taxe supprimée puis rétablie après un quiproquo. Au sein du groupe GDR (communiste), les trois nuances de vote étaient présentes.

« Ne parlons pas de victoire, nous avons simplement permis que le débat vienne sur l’essentiel. Nous allons passer à la partie dépense, c’est sur cette partie-là que se trouve tout ce que les Français ont en horreur », a précisé Olivier Faure devant les caméras en sortant de l’hémicycle.

Dans un tweet, le Premier ministre Sébastien Lecornu a « pris acte » de la décision des députés, estimant qu’il s’agissait « d’une étape ». « Les discussions parlementaires continuent. Plus que jamais, le gouvernement se tient à disposition des députés et sénateurs pour la suite des débats », a-t-il assuré.

Débats explosifs à venir le 12 novembre

Avec ce vote, l’Assemblée nationale s’assure de pouvoir poursuivre son examen. En vertu de la loi LOLF qui régit son examen, un rejet de cette première partie aurait envoyé l’intégralité du texte au Sénat, privant de fait les députés des débats sur la suspension de la réforme des retraites. Le dossier est aussi attendu que redouté sur de nombreux bancs.

Il y a bien sûr l’épineuse question du financement, cruciale pour la gauche divisée sur ce geste de Sébastien Lecornu. En commission, les socialistes ont voté pour, les écologistes et les communistes se sont abstenus et les insoumis, pour qui la suspension de la réforme n’est qu’un « décalage » sans vraies répercussions positives sur les salariés, ont voté contre.

Mais les divisions sont aussi exacerbées dans le groupe du parti présidentiel, entre ceux qui sont pour la suspension en guise de main tendue pour trouver un compromis et ceux qui la rejettent au nom de l’héritage macroniste à préserver. Selon Le Monde, le groupe devrait majoritairement s’abstenir lors de l’examen de l’amendement prévu le 12. Le vote sur l’ensemble du texte est prévu le même jour.