La porte-parole du gouvernement prédit déjà « la fin du macronisme » (et se fait reprendre)
POLITIQUE – Pour Sophie Primas, la parenthèse ouverte par Emmanuel Macron en 2017 se terminera « dans les mois qui viennent ». Sur CNews ce mardi 20 mai, la porte-parole du gouvernement n’a pris aucun gant pour prédire « la fin du macronisme ». On rappellera à toutes fins utiles que la même a été nommée, « sur proposition du Premier ministre » selon la formule consacrée par… le chef de l’État. « Cela viendra avec la fin du deuxième quinquennat en 2027 », a-t-elle pourtant tranché sans ménagements.
Elle ne se définit pas comme macroniste, a passé toute sa vie politique à droite (au RPR, à l’UMP puis aux Républicains) et enterre le courant politique incarné par Emmanuel Macron, pourtant encore un exercice. « La question est de savoir comment on bâtit la suite », a-t-elle justifié, alors que des figures macronistes comme Gabriel Attal ou Yaël Braun-Pivet entendent faire perdurer l’héritage du macronisme au-delà de 2027, en tentant notamment de prolonger l’esprit du « dépassement » cher au président de la République.
Au sein du camp présidentiel, les propos de la porte-parole suscitent sans surprise colère et incompréhension. Au cours d’un échange téléphonique que le patron de Renaissance Gabriel Attal indique avoir eu avec Sophie Primas dans la matinée, il lui aurait rappelé que « ce genre de propos n’a pas lieu d’être, a fortiori lorsqu’on est nommée ministre par le président de la République ». Elle aurait reconnu « une maladresse ». « Espérons qu’à l’avenir, le respect entre nos forces politiques, qui gouvernent ensemble le pays, soit la ligne de conduite qui prévale pour tous », tranche le compte officiel du parti présidentiel sur X.
La fin du macronisme ? « Certainement pas », fulmine la ministre de l’Egalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé : « Ni maintenant, ni dans quelques mois, ni dans deux ans ». Le député Renaissance Pieyre-Alexandre Anglade rappelle que « si Sophie Primas est ministre du gouvernement et a aujourd’hui micro ouvert, c’est précisément grâce au “macronisme” ». Avant d’adresser un tacle rude à la porte-parole du gouvernement : « Que ce soit par conviction personnelle ou juste pour (enfin) exister, ces propos sont inacceptables et le Premier ministre doit les rectifier ».
Des propos « fâcheux » et « inélégants » ?
Même indignation du côté du député David Amiel, ancien conseiller d’Emmanuel Macron à l’Élysée. « Je ne suis pas sûr qu’un parti qui a réalisé moins de 10 % des voix aux six dernières élections nationales puisse se permettre de prendre de haut un président de la République élu et réélu par les Français », s’agace-t-il. Le député Renaissance Éric Bothorel, souvent critique de la « droitisation » d’Emmanuel Macron, qualifie les propos de Sophie Primas de « fâcheux » et même « d’inélégants ». « Tout a une fin. Les Républicains ne le savent que trop bien », finit-il par tancer.
Ce n’est pas la première fois que l’ancienne sénatrice LR prend ses distances avec un Président qu’elle n’a, en réalité, jamais porté dans son cœur. Le 13 mai, à l’issue du grand raout télévisé auquel il a participé sur TF1, elle lâchait sur Sud Radio : « Le format de l’émission ne prêtait pas à une vision un peu générale. On aurait préféré quelque chose de plus structuré ». Elle déplorait alors le manque « de hauteur » de vue du chef de l’État. De quoi faire de la porte-parole du gouvernement une micro-opposante au Président au sein même du « socle commun » soutenant l’exécutif.
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