La réponse de Jean-Luc Mélenchon aux accusations du livre « La Meute »
POLITIQUE – Une semaine après la publication du livre, la poussière n’est pas retombée. Les Insoumis continuent de pester contre le livre enquête La Meute, pas tendre avec leur mouvement, qui compare leur fonctionnement interne à une secte et repeint Jean-Luc Mélenchon en gourou tout-puissant.
En meeting à Aubenas (Ardèche) le 13 mai, le tribun a pour la première fois pris la parole publiquement depuis la sortie de l’ouvrage signé Olivier Pérou (Le Monde) et Charlotte Belaïch (Libération). « Je ne l’ai même pas lu, a-t-il rapidement exprimé face à 500 personnes. Je ne veux pas le lire. Je ne veux pas qu’il m’abîme. Je ne veux pas qu’il me rentre dans la tête ». Ces derniers jours, ses plus proches se sont employés à démonter méthodiquement chaque affirmation contenue dans le livre, parlant « d’erreurs », de « mensonges » et même de violation de la vie privée.
« Je méprise des gens capables de ça », a attaqué Jean-Luc Mélenchon, sans citer les auteurs du livre. S’il leur reproche les accusations portées à son encontre (autoritarisme, discipline de fer, « purges »…), il leur en veut surtout « d’effacer » ses combats politiques et de tirer un trait sur « toute [sa] vie politique ». « Le combat mené depuis 2005 pour construire cette grande force, le programme, l’Institut La Boétie, l’organisation internationale… Ces milliers d’heures de travail, ces copains qui ont sacrifié leur vie, les gens qui viennent à nos meetings, les autres à l’Assemblée nationale bloqués pendant des heures. Ils ne voient pas leur compagne ou leur compagnon, obligés d’expliquer à leur gosse, petit, pourquoi papa ou maman ne sera pas là, pourquoi ils ne pourront pas venir aux vacances qui étaient prévues. Nous avons choisi, nous ne nous plaignons pas. Notre vie, c’est d’abord ça. Nous en sommes fiers ».
Les auteurs du livre, « des gens dégénérés »
Une façon (habile) de ne pas répondre aux coups portés dans le livre, mais de mettre l’accent sur la bataille politique. Les journalistes, qualifiés de « gens dégénérés » qui auraient « relu et réinventé » certains détails relevant de la vie privée, ne sont pas les seuls à être visés. Jean-Luc Mélenchon s’en prend aussi (toujours sans les nommer) à ceux qui témoignent dans le livre. Et notamment à ses anciens camarades Alexis Corbière et Raquel Garrido, qui ont bruyamment rompu avec La France insoumise l’été dernier. « Des misérables qui se sont fâchés avec vous parce que vous leur avez refusé une investiture », tranche-t-il sans ambages.
Avant de poursuivre : « Des gens capables de dire n’importe quoi. Comme une qui dit [Raquel Garrido] : “J’ai dû aller à l’hôpital psychiatrique à cause des mauvais traitements”. Où j’ai le temps de maltraiter quelqu’un au point de l’envoyer ? C’est affreux, non ? ». L’ex-députée raconte en effet avoir séjourné à l’hôpital Sainte-Anne à Paris en 2016 à cause de pressions subies. « Mélenchon est un maltraitant qui créé des maltraitants », accuse celle qui pilonne le leader insoumis depuis de nombreux mois, allant jusqu’à l’intimer de se mettre en retrait de son mouvement. La Meute se classe toujours au premier rang des ventes de livres, devant le best-seller international La Femme de ménage.
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