Politique

L’action symbolique de Panot et Aubry pour soutenir les pro-IVG en Pologne

POLITIQUE – Opération contraception pour La France insoumise. Plusieurs figures politiques françaises de gauche ont été aperçues ce mardi 29 avril pour une livraison un peu spéciale en Pologne. Un pays catholique, où l’avortement est presque totalement interdit.

Raison pour laquelle plusieurs membres du parti LFI, dont Mathilde Panot, chef du groupe à l’Assemblée nationale, s’y sont rendu pour remettre des pilules abortives et du lendemain. Une manière de soutenir les militants polonais qui luttent contre les lois du pays sur l’interruption de grossesse, parmi les plus strictes d’Europe.

Quelque 300 pilules ont donc été remises ce mardi à Varsovie. « Nous apportons directement de quoi aider les femmes qui souhaitent mettre fin à une grossesse, parce que quelle que soit la situation, le corps des femmes n’appartient ni à l’État, ni à l’Église, mais aux femmes et à elles seules », a expliqué Mathilde Panot sur place.

« On continuera d’envoyer des pilules », a-t-elle dit à l’AFP en visitant le premier centre d’avortement du pays, situé juste en face du parlement. Il faut dire que la Pologne dispose d’une subtilité dans son bagage législatif sur l’avortement : l’aide à l’avortement y est passible d’une peine de prison, mais aucune loi ne sanctionne les femmes qui pratiquent leur propre avortement avec des pilules commandées en ligne. Par ailleurs, les femmes polonaises ne peuvent se faire avorter à l’hôpital que si la grossesse résulte d’une agression sexuelle ou d’un inceste, ou si elle constitue une menace directe pour la vie ou la santé de la mère.

« Un soutien » politique absent en Pologne

C’est dans ce contexte que l’association Abortion Dream Team a créé ce centre le mois dernier afin de faire pression sur les législateurs et d’offrir un espace où les femmes qui envisagent d’interrompre leur grossesse peuvent obtenir de l’aide pour le faire. Interrogée par l’AFP, la militante polonaise Justyna Wydrzynska souligne que cette visite française représente « un soutien que nous n’avons pas de la part des hommes politiques en Pologne ».

« Il y a quelques dizaines d’années, quand le droit à l’avortement n’était pas légal en France, les femmes françaises venaient en Pologne avorter. Et bien maintenant, on fait marcher la solidarité dans l’autre sens », a également rappelé à l’AFP Manon Aubry, chef de file des députés de la LFI au Parlement européen et présente lors de ce passage de LFI en Pologne.

Si les restrictions sont encore très strictes en Pologne, la Coalition civique du Premier ministre Donald Tusk s’est déjà engagée à assouplir ces lois, mais elle n’a pas encore obtenu le soutien du parlement pour faire passer de tels changements. Actuellement le constat est donc plutôt limpide en Pologne : selon les chiffres officiels, un peu moins de 900 avortements ont été pratiqués à l’hôpital l’année dernière, dans ce pays qui compte 38 millions d’habitants. Mais des dizaines de milliers de femmes mettent fin à leur grossesse chaque année à domicile ou à l’étranger, selon les estimations des associations de défense des droits de la femme.

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