Politique

L’affaire de la flottille de Gaza vire au bras de fer entre LFI et l’exécutif, y compris à l’Assemblée

POLITIQUE – Plus de 48 heures après l’arraisonnement du bateau humanitaire Madleen par Israël, la tension est montée d’un cran à l’Assemblée ce mercredi 11 juin. La présidente du groupe insoumis à l’Assemblée Mathilde Panot a invectivé le Premier ministre François Bayrou sur le sujet, alors que quatre des six militants français sont toujours détenus sur le sol israélien, y compris l’eurodéputée LFI Rima Hassan.

Mathilde Panot a accusé l’exécutif de n’avoir jamais condamné l’arrestation des militants et de reprendre « les éléments de langage de Netanyahu ». La députée a également exigé que le locataire de Matignon convoque l’ambassadeur israélien pour réclamer la libération immédiate des quatre ressortissants français.

De quoi agacer passablement le Palois, qui a estimé lui que les militants de la flottille de la liberté « ont obtenu l’effet qu’ils voulaient obtenir, mais que c’est une instrumentalisation à laquelle nous ne devons pas nous prêter ». Et François Bayrou, tout en défendant la mobilisation de la France sur la situation « intolérable » et « inacceptable à Gaza », de surenchérir : « Je ne reprends les éléments de langages de personne (…). Je prends le regard des Français sur une situation inacceptable mais instrumentalisée. » Une réponse qui a en retour suscité l’ire de Mathilde Panot, rappelée à l’ordre par la présidente de séance Naïma Moutchou. Les troupes LFI ont finalement quitté l’hémicycle, comme vous pouvez le voir dans la séquence ci-dessous.

Mathilde Panot a ensuite fait part devant la presse de sa « colère ». « Lorsque vous êtes chef d’un gouvernement et que vous avez des compatriotes emprisonnés, vous ne prenez pas les mêmes éléments de langage et de propagande que ceux du gouvernement d’extrême droite israélien », a-t-elle dénoncé, en demandant à être « reçue » par Emmanuel Macron.

Passe d’armes aussi entre Mélenchon et Barrot

Une passe d’armes tendue dans l’hémicycle qui fait suite à des échanges houleux sur les réseaux sociaux, la veille, entre Jean-Luc Mélenchon et Jean-Noël Barrot, le ministre des affaires étrangères. Alors que Sophia Chikirou avait dans l’après-midi interpellé le Quai d’Orsay pour qu’il demande la libération immédiate des ressortissants français, le leader insoumis a taclé le ministre délégué Laurent Saint-Martin : « Incapable et soumis à Netanyahu, il masque la nullité arrogante de ses agents en Israël par ses vociférations mensongères. »

« Injures », a répliqué Jean-Noël Barrot, qui a accusé les insoumis de calomnier la diplomatie française et ses agents, mais aussi de saturer le centre de crise. « Vous ne servez pas la cause des Palestiniens, mais celle de vos intérêts politiciens », a-t-il cinglé à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon. Pour le moment, les huit militants de la flottille toujours sur place sont maintenus dans un centre de rétention près de l’aéroport Ben Gourion, après le rejet de leur demande de libération, a indiqué mercredi une ONG.