Politique

« L’alliance » RN-LR sur l’écologie agace de plus en plus en macronie

POLITIQUE – Ça commence à se voir. Le Rassemblement national s’est targué cette fin de semaine de plusieurs victoires sur les fronts climatique et énergétique. Après avoir permis l’adoption, conjointement avec les voix de LR, du projet de simplification qui contient entre autres la suppression des zones à faible émission (ZFE) et le détricotage du zéro artificialisation nette (ZAN), les troupes lepénistes ont vanté jeudi une autre victoire. Les élus RN de l’Assemblée nationale ont massivement soutenu un amendement LR pour instaurer un moratoire sur les énergies solaires et éoliennes, qui a été adopté contre les voix de gauche.

Dans les deux cas, c’est l’alliance des voix RN, LR et des UDR d’Éric Ciotti qui ont particulièrement pesé. Or, les troupes de Laurent Wauquiez faisant partie du socle commun, les élus macronistes commencent à s’agacer de voir leurs alliés de circonstance prendre le large. Déjà sur les ZFE et l’objectif du ZAN, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition écologique, qui a tenté jusqu’au bout d’obtenir des compromis, était particulièrement échaudée alors qu’il s’agit là de deux réformes environnementales emblématiques du premier quinquennat Macron.

Et la macroniste des premières heures de fustiger, lorsque l’amendement déposé par LR a été adopté au début du mois, une « alliance de circonstance » entre le RN, LR et LFI, où « le cynisme le dispute au déni et à la lâcheté ». D’autant que quelques semaines plus tôt, la ministre a été forcée de battre en retrait sur le projet de loi agricole qui contenait finalement une mesure réintroduisant un néonicotinoïde controversé. Le texte défendu par LR avait notamment le soutien du RN.

Le ton monte chez des figures de Renaissance

Avec le moratoire sur l’éolien, le ton est également monté chez d’autres élus Ensemble pour la République. « Ce que je note (…), c’est l’alliance sur ce vote, mais aussi sur la suppression des ZFE, sur la suppression du ZAN, (…) sur les pesticides, du parti Les Républicains avec le Rassemblement national. Et donc il y a une forme de socle commun qui est en train de se créer entre LR, le RN et l’UDR sur les questions climatiques, qui est mortifère », a dénoncé sur franceinfo ce samedi Pieyre-Alexandre Anglade, député EPR et président de la commission des Affaires européennes.

Quelques jours plus tôt, Prisca Thévenot, autre figure centrale de Renaissance, tonnait déjà sur X, contre LR et RN, qui ont désormais selon elle « une lettre en commun, le R comme Renoncement aux défis de notre société ; le climat peut attendre, pas l’alliance des Droites ».

Au point que le divorce se profile ? En pleine vague de chaleur, l’ambiance est glaciale. S’il reconnaît une forme de « démobilisation » des députés de la coalition gouvernementale, Pieyre-Alexandre Anglade, estime désormais que ce qui sépare Ensemble pour la République de LR « est plus grand que ce qui [les] rassemble ». Au Figaro, Gabriel Attal ne dit pas autre chose non plus à propos de LR : « ce n’est plus un parti pro-européen, plus vraiment un parti libéral économiquement, pas progressiste sur les sujets de société et pas favorable à la transition écologique ».