L’Assemblée adopte le texte sur l’aide active à mourir, première étape cruciale (mais facile)
POLITIQUE – Une étape cruciale. L’Assemblée nationale a approuvé ce mardi 27 mai la création d’un droit à l’aide à mourir, promesse sociétale phare d’Emmanuel Macron pour son second mandat. Comme attendu, vu la teneur des débats depuis plusieurs semaines, le vote solennel est sans appel : 305 pour, 199 contre et 57 abstentions.
Dans le détail, les groupes de gauche ont massivement soutenu la disposition telle que rédigée actuellement. Tout comme le collectif macroniste (Ensemble pour la République) et celui du MoDem, où seuls quelques rares députés ont fait défection. C’est du côté de la droite LR et du Rassemblement national que l’opposition a été la plus farouche, avec un vote « contre » massif.
Reçu deux sur deux. Quelques minutes avant ce scrutin, les députés avaient déjà approuvé à l’unanimité le premier texte (plus consensuel) de cette réforme majeure, relatif à l’accompagnement et au renforcement des soins palliatifs (560 voix pour, 0 contre). Mais le plus dur commence maintenant.
Cap sur le Sénat (et les galères ?)
Validés par l’Assemblée nationale ce mardi, après de nombreuses heures de riches débats en commission et dans l’hémicycle, les deux textes vont désormais partir pour le Sénat, où le rapport de force est nettement moins favorable à la création de la fameuse aide active à mourir.
Concrètement, le dispositif porté par le député MoDem Olivier Falorni consiste entre autres à « autoriser et à accompagner une personne qui a exprimé la demande à recourir à une substance létale », qu’elle devra s’administrer ou se faire administrer « lorsqu’elle n’est pas en mesure physiquement d’y procéder ». La proposition définit cinq critères cumulatifs, dont le fait d’être atteint « d’une affection grave et incurable » qui « engage le pronostic vital, en phase avancée » ou « terminale », et présentant « une souffrance physique ou psychologique constante ».
Autant de garde-fous qui n’ont pas convaincu, pour l’heure, les dirigeants du parti Les Républicains (formation majoritaire au Sénat), ni, du reste, l’ensemble du gouvernement. Outre Bruno Retailleau, nouveau président LR très hostile au projet, le Premier ministre François Bayrou montre encore quelques réserves.
Contrairement à Catherine Vautrin, par exemple, la ministre de la Santé venue de la droite, chantre jadis d’une ligne plus conservatrice, et aujourd’hui premier soutien d’un texte « équilibré », le chef du gouvernement juge, lui, que des « interrogations » demeurent. « J’ai confiance dans la démarche parlementaire pour que toutes les interrogations soient levées », a-t-il ainsi expliqué ce mardi matin sur BFMTV, fondant ses espoirs avant tout sur le passage du texte au Sénat.
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Comme député, il n’aurait d’ailleurs pas voté en faveur de la version sortie de ce mardi de l’Assemblée. De quoi dessiner le blocage à venir au Palais du Luxembourg ? C’est pour éviter ce spectre qu’Emmanuel Macron a d’ores et déjà indiqué qu’il envisageait un référendum sur ces questions, en cas « d’enlisement » au Parlement. Des enjeux, pour rappel, déjà soumis au filtre de la Convention citoyenne… En 2022.