Politique

Le député LR Vincent Jeanbrun visé par une enquête pour prise illégale d’intérêts

POLITIQUE – La droite rattrapée par les affaires. À L’Häy-les-Roses (Val-de-Marne), le maire Vincent Jeanbrun est une jeune pousse de LR. Repéré par Robert Karoutchi au mitan des années 2000, propulsé par Valérie Pécresse, il a gravi un à un les échelons du parti. Son ascension éclair lui a permis de se faire élire maire en 2014 puis député en 2024. Mais voilà, il est aussi rattrapé par les vieux démons de la droite.

Mediapart révèle que l’édile a octroyé pendant plusieurs années des appartements appartenant au syndicat intercommunal qu’il présidait à son chef et son directeur de cabinet. Des logements dont l’attribution est normalement réservée au personnel de l’intercommunalité.

Il est ici question de deux maisons de 150 m2 situées à Chevilly-Larue, commune voisine de L’Haÿ-les-Roses. Toujours selon le journal en ligne, les deux proches du maire payaient 700 euros de loyer mensuel, soit un tarif « cinq fois en deçà du prix du marché ». Quant à la facture d’électricité de ces logements, qui s’élevait à plusieurs milliers d’euros, elle a été directement adressée pendant plusieurs mois au syndicat intercommunal.

Au regard de ces éléments, l’association Anticor a décidé de faire un signalement auprès du parquet de Créteil, conduisant à l’ouverture d’une enquête pour prise illégale d’intérêts et recel de prise illégale d’intérêts « par un élu dans une affaire dont il assure l’administration ou la surveillance ». La brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) en a la charge.

Pour sa défense, Vincent Jeanbrun évoque auprès de nos confrères « une pratique déjà en œuvre au sein du syndicat avant son arrivée à la mairie » et explique être « habilité par le conseil syndical à signer des baux commerciaux et locatifs pour le patrimoine immobilier du syndicat ».

Pour Anticor, il apparaît clairement que les logements ont été attribués « en contradiction avec le règlement du syndicat » intercommunal à des personnes qui n’étaient pas employées par ce syndicat. « C’est susceptible de caractériser un détournement de fonds publics », fustige l’association.

D’ailleurs, la gestion de la ville par Vincent Jeanbrun a déjà été questionnée par la justice. En 2021, Anticor avait fait un signalement, suivi d’une plainte avec constitution de partie civile, pour deux montages financiers à L’Haÿ-les-Roses. Une information judiciaire avait été ouverte.

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