Politique

Le député président de la commission TikTok explique pourquoi il convoque ces influenceurs

POLITIQUE – Julien et Manon Tanti, Nasdas, Alex Hitchens et AD Laurent. Ces cinq influenceurs sont convoqués ce mardi 10 juin par la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs. Un panel qui n’a pas été choisi au hasard, comme l’a expliqué le président de cette commission Arthur Delaporte.

Le nom de ces influenceurs a été retenu à l’issue d’une grande consultation citoyenne qui s’est achevée fin mai. « On a eu plus de 30 000 réponses et parmi ceux qui revenaient de façon récurrente quand on demandait “quels sont les influenceurs qui vous choquent”, il y avait ces noms-là », a détaillé le député socialiste sur RMC/BFMTV dans la matinée.

Les élus se sont aussi appuyés sur des tables rondes sur des thématiques spécifiques. « Par exemple sur le sexisme, on nous parlait beaucoup d’AD Laurent ou d’Alex Hitchens. C’est pour ça qu’on a choisi de les convoquer », poursuit l’élu du Calvados.

Les cinq sont attendus à partir de 16 heures, avec l’audition d’Isac Mayembo, plus connu sous le pseudo Alex Hitchens. Puis viendra le tour d’AD Laurent, des Tanti et de Nasdas – Nasser Sari au civil – qui a annoncé au cours du week-end se retirer des réseaux sociaux pour « se recentrer sur ses priorités ». Une annonce à relativiser car l’influenceur aux 2,1 millions d’abonnés sur Instagram avait déjà annoncé en 2024 quitter les plateformes avant d’y revenir quelques mois plus tard. De son côté, AD Laurent est depuis mi-mai banni de TikTok après une demande de la ministre déléguée à l’Égalité femmes-hommes Aurore Bergé.

« Comprendre les mécanismes » de TikTok

Le but, tient à préciser Arthur Delaporte, n’est pas de sanctionner ces personnalités des réseaux sociaux – un pouvoir que la commission d’enquête ne détient pas – mais de « comprendre les mécanismes » du réseau social chinois, en particulier sur l’enjeu de la régulation de l’âge. « Comment faire en sorte que des moins de 13 ans et plus largement des mineurs n’aient pas accès à des choses qui soient interdites aux mineurs », précise le président de la commission, alors « qu’à l’age de 11 ans, un jeune sur deux a un compte TikTok et est potentiellement exposé à ce contenu. »

Au-delà d’une législation française, il plaide pour que l’UE se saisisse également du sujet. Mais souhaite aussi sensibiliser les créateurs de contenus. La commission d’enquête a aussi pour but de « discuter avec eux pour savoir s’ils comprennent bien qu’il y a énormément de mineurs qui regardent leurs contenus », précise le socialiste qui entend aussi se pencher sur « leur modèle économique car tous ces contenus problématiques rapportent beaucoup d’argent. »