Le gouvernement de François Bayrou tarde à être annoncé pour ces trois raisons
POLITIQUE – Ça continue de coincer. Alors que François Bayrou a promis de présenter son gouvernement avant Noël et pensait même l’annoncer avant la fin du week-end, ce dimanche 22 décembre a terminé avec une douche froide venue de l’Élysée peu avant 20 heures : la composition de l’équipe du Premier ministre ne se fera pas avant lundi.
Le timing de ce week-end semblait pourtant parfait, juste avant les fêtes de fins d’années et dans la foulée du retour d’Emmanuel Macron à Paris après son déplacement à Mayotte, à Djibouti et en Éthiopie. Mais malgré plusieurs appels et rencontres entre le président et le chef du gouvernement dans la journée, des points de blocages subsistent. Voici lesquels.
• La figure de Xavier Bertrand
Xavier Bertrand est pressenti pour prendre la relève de Didier Migaud (PS) à la Justice. Problème, le président LR de la région Hauts-de-France dont le nom a souvent été évoqué pour intégrer les gouvernements successifs de ses derniers mois n’a jamais obtenu son portefeuille en raison d’une opposition ferme du Rassemblement national.
Le vice-président du RN Sébastien Chenu a d’ailleurs affirmé sur BFMTV ce dimanche : « Si Xavier Bertrand est dans un quelconque ministère, ce sera un bras d’honneur qui nous sera fait. » Il soulignait toutefois que cela ne suffirait pas à censurer le gouvernement. L’entourage de Marine Le Pen a cependant été plus loin un peu plus tard dans la journée, assurant auprès du même média que « la pression pour une censure sera difficile à contenir » si Xavier Bertrand obtenait son maroquin.
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Visiblement, la perspective de le voir récupérer la Justice, d’autant que Marine Le Pen va connaître en mars sa condamnation dans l’affaire des faux assistants parlementaires du RN, fait remonter la tension. François Bayrou est dès lors dans une situation inextricable : soit il ignore les menaces du Rassemblement national mais prend le risque de la censure, soit il plie et se retrouvera à la tête d’un gouvernement soumis au RN… comme Michel Barnier.
• La bataille Darmanin-Barrot
Un autre point de divergence concerne le prestigieux ministère des Affaires étrangères. Alors que Jean-Noël Barrot veut garder son poste au Quai d’Orsay, c’est l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui se verrait bien prendre la tête de la diplomatie française. Si le premier a les faveurs du Premier ministre – ils viennent tous les deux du MoDem –, le second a l’oreille d’Emmanuel Macron.
• Qui à l’économie ?
C’est sûrement le poste le plus stratégique en ce moment au vu des batailles sur le budget à venir après l’adoption de la « loi spéciale » : qui pour tenir la barque à Bercy ? Le nom de Laurent Wauquiez a une nouvelle fois été dans la balance, lui qui trois mois plus tôt avait refusé d’entrer dans le gouvernement de Michel Barnier.
Cette fois encore, le chef des députés LR a accepté que son parti entre dans le gouvernement Bayrou, mais a fait savoir samedi soir qu’il avait refusé un poste. « La seule configuration possible pour moi, c’était (le ministère des Finances) avec une feuille de route claire, notamment pas d’augmentation d’impôts. Il n’y a pas cette feuille de route. (François Bayrou) m’a proposé autre chose, j’ai décliné », a-t-il expliqué.
Il ne reste pas beaucoup de temps à François Bayrou pour boucler ses négociations et officialiser la composition de son équipe dans les temps promis. Lundi ne paraît pas être le moment le plus opportun alors qu’une journée de deuil a été annoncée pour Mayotte. Le Parisien évoque tout de même une possible annonce du gouvernement en fin de journée. Si le Premier ministre veut tenir ses délais, il restera mardi 24 décembre veille de Noël, même si de nombreux Français auront déjà les pieds sous la table.
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