Politique

Le gouvernement saisi la justice après les propos d’un abbé sur les thérapies de conversion

JUSTICE – Demande expresse, traitée sans attendre par la Dilcrah. Sans évoquer directement l’auteur de « propos insupportables relatifs à l’homosexualité » relayés sur les réseaux sociaux ces derniers jours, Aurore Bergé, ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, a indiqué son intention de porter l’affaire devant la justice.

Ce mercredi 20 mars, la ministre s’est en effet fendue d’un tweet dans lequel elle indique demander à la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) de faire un signalement au procureur de la République pour ces propos qu’elle se « refuse à reproduire » elle-même sur X (ex-Twitter).

Dans son message adressé à la Dilcrah, Aurore Bergé en a profité pour rappeler qu’elle « ne laisserait rien passer face à la haine, quelle qu’elle soit ».

Derrière ce nouveau signalement, la ministre fait implicitement référence aux propos d’un prêtre catholique, l’abbé Matthieu Raffray, qui évoquait sans complexe la lutte contre l’homosexualité, au même titre que la lutte contre d’autres « faiblesses » comme la gourmandise ou la colère, incluant ainsi l’homosexualité parmi « tous les péchés, tous les vices qui peuvent exister dans l’humanité ».

Ces propos, issus d’une vidéo publiée sur Instagram, laissent aussi entendre que l’homosexualité peut être « guérie », à condition de ne pas écouter « la voix du démon », comme vous pouvez l’entendre dans l’extrait ci-dessous.

L’abbé dénonce une vague de haine LGBT

Des propos ouvertement homophobes et qui font la publicité au passage la logique des thérapies de conversion qui prétendent « guérir » l’homosexualité ou la transidentité. Elles sont pourtant illégales en France depuis 2022.

Depuis la publication de cette vidéo sur son compte Instagram, suivi par près de 60 000 personnes, l’abbé s’est plaint d’une « vague de haine » de la part de la communauté LGBT+ pour avoir « dit que l’homosexualité est un péché ».

Malgré ses protestations et l’invitation lancée à ses fidèles pour « défendre la foi et la morale chrétienne », l’homme de foi fait désormais l’objet d’une procédure de signalement de la part de la Dilcrah pour ses « propos homophobes ». La délégation interministérielle n’a d’ailleurs pas perdu de temps après le tweet d’Aurore Bergé, publié quelques minutes plus tôt. La Dilcrah n’hésite pas d’ailleurs à rappeler le caractère illégal des « prétendues ’thérapies de conversion ».

« Parler d’homosexualité comme d’une faiblesse est honteux », fini par écrire la Dilcrah. En France, les discriminations fondées sur l’orientation sexuelle ou l’identité de genre sont des délits passibles de trois ans de prison et 45 000 € d’amende.

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