Politique

Le journaliste Mohamed Bouhafsi dénonce à son tour le racisme dont il est victime

POLITIQUE – « On peut revenir à l’ancien Instagram ? C’était bien non ? », demande Mohamed Bouhafsi dans sa story Instagram. Le chroniqueur de C à vous a partagé ce mardi 25 juin des captures d’écrans des messages racistes qu’il a reçus sur les réseaux sociaux, quelques heures après que son collègue journaliste Karim Rissouli, a dévoilé la lettre pleine d’insultes racistes envoyée à son domicile.

« Sale arabe bientôt la racaille comme toi ! On n’en veut plus des têtes d’arabe comme toi ! », peut-on lire sur le premier texte injurieux. « Bientôt c’est la fin de la France pour les bougnoules comme toi ! Le bateau et retour au bled pour les connards comme toi et les racailles », lui écrit un internaute. Un autre message xénophobe destiné au réalisateur du documentaire Des cris dans le stade affirme que « les Maghrébins et africains n’ont rien à faire ici en Europe (…). Il n’y a personne qui vous veut ici. »

Face à autant de violence, Mohamed Bouhafsi a pu compter sur le soutien de plusieurs personnalités, dont le photojournaliste Eliot Blondet qui dénonce le « racisme décomplexé » causé par « des personnalités politiques qui attisent la haine et le repli ». Le chroniqueur radio Pierre-Antoine Damecour apporte aussi son soutien au journaliste de France 5 et condamne « la violence de la bêtise humaine ».

« Depuis le 9 juin, quatre à cinq fois par jour »

Invité à revenir sur ce sujet dans C à Vous ce mercredi soir, le journaliste explique avoir « douté à l’idée diffuser ces messages ». Des messages qui sont d’ailleurs « continus depuis le 9 juin, quatre à cinq fois par jour », alors que cela n’arrivait « qu’une fois par mois avant ». Un climat difficile à appréhender pour Mohamed Bouhafsi, qui affirme n’avoir jamais connu durant sa carrière.

« Et ce n’est pas que virtuel. Cette parole n’existait pas lors de l’élection présidentielle de 2022 que j’ai eu la chance de couvrir. Je n’ai jamais vécu ça », ajoute-t-il, avant d’indiquer que sa mère et sa sœur sont victimes des mêmes messages. Submergé par l’émotion, Mohamed Bouhafsi a conclu cette prise de parole en demandant qu’on « arrête de l’essentialiser en fonction de son prénom, de son nom, ou de sa prétendue origine », afin d’être uniquement considéré comme « Français, journaliste, citoyen. C’est tout ».

Peu avant Mohamed Bouhafsi, Karim Rissouli avait, lui aussi, dévoilé sur Instagram la lettre manuscrite reçue directement à son domicile, et sur laquelle on peut lire : « le peuple français historique en a plein le cul de tous ces bicots (terme pour désigner les peuples d’Afrique du Nord, ndlr) ».

Dans un entretien pour Brut, Karim Rissouli explique qu’il reçoit régulièrement ce genre de menaces sur les réseaux sociaux, voire des menaces de mort. « Je ne suis pas du tout le seul à recevoir ce genre de menaces, d’insultes racistes », raconte-t-il, craignant « que la parole raciste se libère ».

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