Politique

Le message vraiment pas très clair de Macron sur la fin de vie

POLITIQUE – Ne se prononce pas vraiment. Emmanuel Macron a estimé ce lundi 5 mai, une semaine avant l’arrivée devant l’hémicycle de l’Assemblée nationale du texte créant un « droit à l’aide à mourir », que le débat ne pouvait « être réduit » à pour ou contre la vie, mais devait poser la question du « moindre mal ».

« C’est un vertige qui touche chacune et chacun d’entre nous », a affirmé le chef de l’État lors d’un discours devant les francs-maçons de la Grande Loge de France. « Mais le débat, résolument, ne peut être réduit à la question de savoir si on est pour la vie ou contre la vie, ou si d’un côté, il y aurait un humanisme qui vaudrait le traitement et de l’autre l’abandon à la mort simplement, non », a-t-il expliqué, sans jamais se positionner clairement sur les propositions de loi en cours de discussion sur la fin de vie.

« J’ai peur que parfois, dans nos débats, des choses se précipitent qui oublient l’épaisseur et la grande difficulté parfois, aussi, de simplement penser le moindre mal, a-t-il poursuivi, avant d’abonder : face à certaines situations, il n’y a plus le bien d’un côté, le mal de l’autre, mais simplement à choisir dans des situations concrètes, dans la solitude de celui qui a à mourir, de sa famille, de son médecin, le chemin singulier qui respecte à chaque instant la dignité de chacun ».

Pour Bayrou, « il existe des situations extrêmes »

Il a également félicité les francs-maçons de porter « cette ambition de faire de l’homme la mesure du monde, le libre acteur de sa vie, de la naissance à la mort ». Alors que comprendre concrètement derrière ces quelques mots ? L’entourage du chef de l’État fait savoir au HuffPost que « personne ne peut douter de son engagement sur la question » et rappelle que c’est lui qui, il y a un peu plus d’un an, avait présenté le texte unique soutenu du gouvernement Attal qui ouvrait la voie à l’aide à mourir.

Mais sans doute, Emmanuel Macron ne veut-il pas plus interférer avec le process législatif en cours qui conformément à la volonté de François Bayrou a scindé le texte en deux. Les députés ont approuvé en commission vendredi la proposition de loi, après des débats respectueux mais sans concession sur ce sujet sensible, issue du projet initial mais qui n’avait pu être mené à son terme en raison de la dissolution.

Interrogé par le Journal du Dimanche ce week-end, le Premier ministre François Bayrou a dit être « spontanément du côté du soin et de la défense de la vie ». Avant d’ajouter : « Mais je ne suis pas aveugle. Il existe des situations extrêmes, des cas de souffrance et de désespoir que nul ne peut ignorer ».

À voir également sur Le HuffPost :

La lecture de ce contenu est susceptible d’entraîner un dépôt de cookies de la part de l’opérateur tiers qui l’héberge. Compte-tenu des choix que vous avez exprimés en matière de dépôt de cookies, nous avons bloqué l’affichage de ce contenu. Si vous souhaitez y accéder, vous devez accepter la catégorie de cookies “Contenus tiers” en cliquant sur le bouton ci-dessous.