Le ministre délégué persiste et signe malgré le recadrage d’Anne Genetet sur l’éducation sexuelle à l’école
POLITIQUE – Toujours pas sur la même ligne. Malgré le recadrage de sa ministre de tutelle Anne Genetet, le ministre délégué à l’Éducation nationale Alexandre Portier a réaffirmé ce dimanche 1er décembre sur franceinfo avoir des « réserves » sur le futur programme « d’éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité » en particulier sur le sujet du « genre ».
« Des gens considèrent que le sexe biologique n’a pas d’importance et que le genre est quelque chose qui peut être construit, déconstruit, et est une construction sociale. Cette position philosophique là, je ne la partage pas, comme des millions de Français », a déclaré Alexandre Portier. « Entre les versions initiales issues du conseil supérieur des programmes et les derniers échanges, il y a eu une inflation du mot “genre”, qui est problématique », a-t-il poursuivi.
« Oui, il faut un programme d’éducation à la sexualité », mais « l’école n’est pas un lieu d’idéologie et le militantisme n’a pas sa place à l’école », a également déclaré le ministre issu du rang des Républicains, au contraire d’Anne Genetet qui vient du parti Renaissance. Une remarque qui ne risque pas de calmer les crispations au sein du gouvernement.
La « théorie du genre » au centre des préoccupations
Retour quatre jours plus tôt. Alexandre Portier était interrogé par le sénateur LR Max Brisson lors des Questions au gouvernement. Ce dernier voulait s’assurer que « l’idéologie de genre » soit absente des enseignements de ce programme d’éducation à la sexualité, et que « toute trace de “wokisme” (soit) expurgée ». Max Brisson se faisait le porte-parole des associations conservatrices voire réactionnaires qui organisent un véritable lobbying pour contrer cette initiative pédagogique.
Alexandre Portier avait alors répondu qu’il était « hors de question de laisser faire tout et n’importe quoi » au sujet du programme qui doit être révélé à la mi-décembre aux organisations syndicales. « Je vous le dis en tant qu’élu et en tant que père de famille, ce programme en l’état n’est pas acceptable et il doit être revu », ajoutait-il, disant aussi s’engager « personnellement pour que la “théorie du genre” ne trouve pas sa place ».
L’extrême droite craint cette fameuse « théorie du genre », qui serait enseignée pour gommer les différences sexuelles entre filles et garçons et détruire le modèle jugé traditionnel de la famille. Face aux propos de son ministre délégué, Anne Genetet avait alors tapé du poing sur la table en marge d’un déplacement : « La théorie du genre n’existe pas, elle n’existe pas non plus dans le programme. »
Alexandre Portier refuse de s’aligner sur Anne Genetet
« Ce programme, je le pilote, et la ligne de ce programme c’est la ligne du ministère, il n’y a pas de théorie du genre dans ce programme », a-t-elle tranché, avant d’enfoncer le clou : « il n’y a qu’une seule ligne, c’est celle du ministère ». Alexandre Portier ne semble pas l’avoir entendu.
En parallèle, les anciens ministres Aurore Bergé, Nicole Belloubet et Frédéric Valletoux ont publié un texte dans La Tribune ce dimanche pour apporter leur soutien au futur programme. « Face au fléau des violences sexuelles, à l’exposition toujours plus précoce aux contenus pornographiques et à l’influence des stéréotypes de genre, l’éducation est une réponse nécessaire. C’est tout sauf de la propagande ou de l’idéologie. Ce sont les briques que nous posons pour une culture de l’égalité et du respect », écrivent-ils.
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