« Le Monde » maintient ses informations face aux démentis de l’Élysée sur les propos de Macron
POLITIQUE – Un Président peut-il dire en petit comité que « les urgences sont remplies de Mamadou » ou laisser dire que son Premier ministre ouvertement gay, Gabriel Attal, a fait de Matignon une « cage aux folles », sans craindre que ces propos ne soient dévoilés ? Dans une enquête en plusieurs volets publiée à partir de ce jeudi 19 décembre, le journal Le Monde révèle des paroles accablantes qu’Emmanuel Macron aurait tenues en privé, face à une poignée de conseillers ou de proches.
Le tollé est tel (réactions outrées, demandes de démission…) que la présidence de la République a jugé bon de répliquer. « L’Élysée dément fermement ces propos rapportés qui n’ont fait l’objet d’aucune vérification auprès de la présidence avant publication », a fait savoir l’entourage du chef de l’État. La gauche a notamment dénoncé « une honte absolue », « une insulte à la République », « des propos extrêmement choquants », considérant que « tout y passe : racisme, homophobie, sexisme… ».
Le quotidien (qui appartient au même groupe que Le HuffPost) « maintient ses informations », comme il l’a détaillé dans un article publié ce 20 décembre. L’une des journalistes à l’origine de l’article, Ivanne Trippenbach, a expliqué sur X maintenir « l’ensemble des informations » publiées et ne revenir sur aucune révélation. Elle a été retweetée par ses collègues Ariane Chemin et Raphaëlle Bacqué, co-signatrices de cette enquête fouillée. Une réponse à l’Élysée donc, mais aussi à tous les soutiens du chef de l’État qui accusent le journal de colporter des bruits de couloirs, l’essentiel des articles étant basé sur des propos rapportés par des personnes tierces.
La ministre de la Culture Rachida Dati est sans doute la plus virulente. Habituée des coups de pression aux journalistes (publiquement ou via l’envoi de SMS rageurs), la maire du VIIème arrondissement de Paris estime que « le journal “Le Monde” ne se grandit pas en construisant une série d’articles consacrés au Président, à grand renfort de rumeurs et de ragots, façon tabloïd ». Rachida Dati est loin d’être la seule ; de nombreux macronistes ont reproché au quotidien son manque de rigueur supposé. Lequel répond donc par des faits.
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