Le Parquet national financier confirme se pencher sur les notes de frais d’Hidalgo
POLITIQUE – Marion Maréchal a du solide. Pour prouver que la justice est politisée (à gauche, évidemment), ce qui expliquerait tout du destin carcéral de Nicolas Sarkozy, la nièce de Marine Le Pen croit savoir que l’institution judiciaire cible prioritairement des personnalités de droite et d’extrême droite.
« Je note que quand le Parquet national financier (PNF) s’était autosaisi sur l’affaire des deux costumes de François Fillon, il n’a pas daigné nécessaire de se saisir ou de s’autosaisir sur les robes Dior de madame Hidalgo », a expliqué l’eurodéputée sur BFMTV dimanche 28 septembre. Or, il se trouve que le PNF se penche bien sur le cas de la maire de Paris. Un dossier « est actuellement en cours », a confirmé sur RTL ce lundi Jean-François Bohnert, chef de l’institution judiciaire.
« C’est d’ailleurs de notoriété publique puisque, nous avons eu l’occasion de répondre à des sollicitations médiatiques », a-t-il ajouté, en référence au fait que plusieurs médias (dont Mediapart) avaient révélé l’existence d’une enquête concernant la maire de Paris. On rappellera par ailleurs que c’est à l’initiative du PNF qu’une perquisition a été conduite en mars 2024 à la mairie de Paris, cette fois pour des soupons de « prise illégale d’intérêts et détournement de fonds publics » en lien avec son voyage controversé dans le Pacifique du 16 octobre au 5 novembre 2023.
Nombreux fantasmes
« Nous faisons notre travail, quelle que soit l’obédience, quelle que soit la coloration politique, ce n’est pas notre sujet. Ma boussole restera toujours le Code pénal et le Code de procédure pénale », a fait encore fait valoir Jean-François Bohnert, pour couper court aux nombreux fantasmes qui circulent à ce sujet, puisque des personnalités de gauche sont bien dans le viseur de la justice pour des soupçons de malversations.
C’est notamment le cas de Sophia Chikirou, députée et candidate LFI à la mairie de Paris mise en examen depuis septembre 2024 pour « escroquerie aggravée » dans l’affaire des comptes de campagne de Jean-Luc Mélenchon de 2017. Ce qui n’est d’ailleurs pas une anomalie d’un point de vue historique. On citera en exemple Henri Emmanuelli, ex-trésorier du PS condamné en 1996 en appel à 18 mois d’emprisonnement avec sursis et à une amende, pour recel de trafic d’influence dans une affaire de financement occulte du parti à la rose.
Ou encore Thomas Thévenoud, ex-secrétaire d’État sous François Hollande, condamné en appel en 2017 à douze mois de prison avec sursis et trois ans d’inéligibilité pour avoir omis de déclarer ses impôts en raison, selon le prévenu, d’une « phobie administrative » restée célèbre. L’année d’après, en 2018, c’est Jérôme Cahuzac qui était condamné en appel à quatre ans de prison, dont deux avec sursis, et cinq ans d’inéligibilité pour fraude fiscale et blanchiment. Probablement le scandale plus retentissant de l’ère Hollande qui a débouché sur la création du… Parquet national financier. Lequel aujourd’hui se penche sur Anne Hidalgo.


