Politique

Le préfet demande au maire de Saint-Denis de retirer ce drapeau de sa façade

POLITIQUE – Son initiative déplaît. La préfecture de la Seine-Saint-Denis indique ce dimanche 15 juin que le préfet Julien Charles va écrire au maire de Saint-Denis Mathieu Hanotin pour lui demander de retirer le drapeau palestinien hissé sur la façade de l’hôtel de ville. Ce geste contrevient au « principe de neutralité des services publics », écrit la préfecture sur les réseaux sociaux.

L’édile socialiste a pris cette initiative vendredi après-midi, dans le cadre d’un « week-end mondial de mobilisation » pour la bande de Gaza, notamment. Il a hissé les couleurs palestiniennes aux côtés des drapeaux français et européens, en compagnie de plusieurs élus et de l’ambassadrice de Palestine en France.

« Un moment fort et historique pour affirmer la solidarité avec la Palestine, exiger un cessez-le-feu immédiat, l’entrée de l’aide humanitaire à Gaza, la fin de l’occupation israélienne et appeler le président français à reconnaître sans délai l’État de Palestine », s’était alors félicitée Hala Abou Hassira sur les réseaux sociaux.

« Neutralité à deux vitesses insupportable »

Dès le lendemain, plusieurs voix se sont élevées pour condamner ce geste de soutien. Shannon Seban, conseillère municipale Renaissance à Rosny-sous-Bois, a adressé un courrier au préfet de la Seine-Saint-Denis samedi pour lui demander une réaction. Elle salue ce dimanche « une victoire pour la République », après le communiqué de la préfecture.

A contrario, la demande du retrait est critiquée à gauche par des élus de La France insoumise. Thomas Portes, député du département fustige par exemple une « neutralité à deux vitesses insupportable » alors que « des drapeaux israéliens et ukrainiens ont été accrochés aux frontons des mairies sans jamais susciter de réaction ».

Quoi qu’il en soit, la mairie de Saint-Denis précise sur son site Internet que l’initiative n’est que temporaire. Le drapeau devait être retiré lundi, à l’issue du week-end de mobilisation. Il « pourra de nouveau être hissé sur le fronton à l’occasion de l’accueil de délégations ou de journées d’actions spécifiques auxquelles la ville décidera de s’associer », est-il précisé.