Politique

Le PS accuse Bayrou de trahison dans sa motion de censure et le prend au mot

POLITIQUE – Au pied de la lettre. Alors qu’il y a six mois François Bayrou avait négocié la non-censure des socialistes en lançant le conclave sur les retraites, les roses ont finalement décidé de sortir leurs épines. Actant l’échec des négociations entre les partenaires sociaux, les députés PS ont déposé et signé une motion de censure pour faire chuter l’exécutif.

Le texte qui a été déposé ce jeudi 26 juin par Boris Vallaud et 65 collègues, a même été signé par l’ancien président François Hollande malgré ses réticences des derniers mois. La motion accuse tout simplement François Bayrou d’une « une trahison majeure de la parole initialement donnée ».

Elle reprend surtout les termes qu’avaient employé le Premier ministre lui-même en janvier, dans sa proposition au PS, et dans lequel il promettait que le « Parlement aura, en tout état de cause, le dernier mot », accord ou non.

Et les socialistes de retracer ensuite, par le menu, les revirements du Palois, qui après avoir promis des concertations « sans totem ni tabou, pas même sur l’âge légal d’ouverture des droits », a verrouillé les discussions, en excluant un retour à 62 ans . Les socialistes fustigent à cet égard « différentes déclarations [qui] sont venues successivement contraindre les travaux du conclave et contredire sa propre parole ».

Les troupes de Boris Vallaud ne digèrent pas non plus que François Bayrou ait « définitivement fermé la porte à un projet de loi donnant le dernier mot au Parlement sur (…) la réforme de 2023, contrairement à [son] engagement ». Le PS conclut sa motion de censure en accusant le gouvernement de « céder à tous les fantasmes réactionnaires et xénophobes de l’extrême droite », et pointe par ailleurs le détricotage des « faibles acquis en matière de transition écologique ».

À gauche, après avoir salué l’annonce mardi de cette motion de censure, dont la date d’examen n’a pas encore été fixée, LFI déplore le « sectarisme » du PS qui a déposé son texte seul, au lieu d’un texte commun à toute la gauche. Si les élus insoumis voteront bien la censure, ce n’est pas le cas des élus du Rassemblement national, qui ont choisi de repousser à l’automne et au budget 2026 une éventuelle décision. Sans leurs voix, le texte du PS a peu de chance d’aboutir.