Politique

Le RN cacophonique sur l’absence de la Russie aux commémorations du débarquement

POLITIQUE – Devait-il débarquer ? Au Rassemblement national, la non-invitation de la Russie aux célébrations du 80e anniversaire du Débarquement en Normandie suscite des réactions diverses. Après avoir envisagé la présence d’un officiel du Kremlin Emmanuel Macron a finalement renoncé, en raison de la « guerre d’agression » contre l’Ukraine, qui a redoublé d’intensité ces dernières semaines.

Une absence remarquée ce jeudi 6 juin, notamment du côté de l’extrême droite qui ne sait pas sur quel pied danser. Dimanche, le vice-président du Rassemblement national Sébastien Chenu a déploré un « rendez-vous manqué », qui aurait permis de mettre les représentants ukrainiens et russes « autour de la table » pour trouver les « voies de sortie du conflit. » Il a depuis été contredit par Marine Le Pen et Jordan Bardella.

Le président du parti lepéniste a effectivement assuré, mercredi sur France Inter, qu’il ne regrettait pas l’absence du président russe, à rebours du vice-président RN de l’Assemblée nationale. Pour lui, s’il faut effectivement « mettre les gens autour de la table », cela ne peut pas se faire en marge d’un tel rendez-vous.

Le Pen et Bardella en équilibristes

« Dans un monde idéal, toutes les puissances qui ont participé à l’affaiblissement du régime nazi et de l’armée allemande seraient présentes pour célébrer le Débarquement », a d’abord fait remarquer le candidat aux européennes, régulièrement accusé de complaisance à l’égard du Kremlin.

Et d’ajouter toutefois : « Il m’apparaissait compliqué, au regard du contexte international, d’inviter Vladimir Poutine, qui a déclenché la guerre aux portes de l’Europe et précisément de le faire se tenir à côté du président ukrainien. » Une forme d’entre-deux que Jordan Bardella a essayé de répéter ce jeudi sur Cnews… Dans le sillage d’une Marine Le Pen tout aussi équilibriste sur le sujet.

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La triple candidate à la présidentielle a elle affirmé sur BFMTV que la non-inviation de Vladimir Poutine « ne lui pose aucun problème ». Et, de toute façon « il n’aurait pas pu venir, donc ce n’est pas un sujet. » En revanche, la cheffe de file du parti d’extrême droite juge qu’Emmanuel Macron n’est pas à la hauteur du rôle de médiateur que la France devrait jouer à ses yeux.

« La France a un rôle historique à jouer, de négociateur, pour permettre à des conflits de trouver une issue, permettre à des jeunes hommes de ne plus être tués », a-t-elle estimé, regrettant voir d’autres pays « remplir » ces missions. Pour elle, il aurait donc fallu dialoguer avec Vladimir Poutine « bien avant » ces commémorations afin de « rapprocher les points de vue » et « faire cesser » le conflit.

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Contrairement à la Russie, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a été convié aux cérémonies, de même qu’une vingtaine de chefs d’État et de gouvernement de pays alliés d’hier et d’aujourd’hui, de Joe Biden au chancelier allemand Olaf Scholz.

La question de la présence du maître du Kremlin s’était déjà posée en 2014, pour le 70e anniversaire du débarquement. Vladimir Poutine avait finalement été invité par François Hollande, malgré l’annexion trois mois plus tôt de la Crimée par la Russie. La cérémonie avait alors donné lieu à un aparté avec le président ukrainien Petro Porochenko et au lancement de négociations (au format dit Normandie, incluant la France et l’Allemagne) pour tenter de mettre fin au conflit déclenché par les séparatistes prorusses dans l’est de l’Ukraine.

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