Politique

Le RN largue son allié européen l’AFD après la sortie de sa tête de liste sur les SS

POLITIQUE – Le grand détachement. Le directeur de campagne de Jordan Bardella annonce ce mardi 21 mai que son parti, le Rassemblement national, rompt avec son allié allemand l’AFD. En cause : la sortie du chef de file du parti d’extrême droite outre-Rhin, Maximilian Krah, selon lequel un SS « n’était pas automatiquement un criminel. »

« Nous ne siégerons plus avec eux lors du prochain mandat », annonce ainsi le député Alexandre Loubet à Libération, quelques heures après l’émergence de cette citation dans le débat politique français. Soit, le dernier épisode d’une montée de tension entre les deux partenaires européens.

Il faut dire que les propos de Maximilian Krah au quotidien italien La Repubblica pouvaient difficilement passer inaperçus. Dans cet entretien publié samedi 18 mai, le leader de l’extrême droite allemande – membre du groupe « ID » au Parlement européen, comme le Rassemblement national – assume qu’il « ne dira jamais que quiconque portait un uniforme SS était automatiquement un criminel. »

L’allié embarrassant devenu boulet

« Nous devons évaluer les fautes individuellement. À la fin de la guerre, il y avait près d’un million de SS », développe encore la tête de liste de l’AFD pour les européennes, citant en exemple le cas de l’écrivain Günter Grass, prix Nobel de Littérature, passé par les rangs de cette terrible organisation qui collectionnait les atrocités commises au nom du projet antisémite et totalitaire d’Adolf Hitler.

« Parmi les 900 000 SS, il y avait aussi beaucoup d’agriculteurs : il y avait certes un pourcentage élevé de criminels, mais ils ne l’étaient pas tous. Je ne dirai jamais que chaque homme portant un uniforme SS était automatiquement un criminel », insiste-t-il. Une façon de relativiser la dimension criminelle de cette organisation qui avait l’organisation de l’extermination des juifs parmi ses attributions.

Une polémique de trop pour Marine Le Pen et Jordan Bardella. Depuis plusieurs mois, le Rassemblement national ne cesse de hausser le ton contre cet encombrant allié qui, à coups de phrases chocs ou de controverses sur ses collusions avec des puissances étrangères, sape l’objectif de normalisation nourri par la formation lepéniste.

La triple candidate à la présidentielle en France a par exemple réclamé, en janvier 2024, que le plan sulfureux de « remigration » fourbi par son allié ne figure pas dans leur programme. Quelques semaines plus tard, en avril, la coprésidente de l’AFD, Alice Weidel, suscitait l’ire du Rassemblement national en suggérant au Parlement allemand de se prononcer sur la restitution aux Comores de Mayotte. Un département français cher à Marine Le Pen, laquelle s’affirmait « fâchée » contre cet allié devenu boulet. Il est désormais évincé.

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