Politique

Le RN met un « carton rouge » au gouvernement sur le budget, et le menace de censure

POLITIQUE – Menace sérieuse ? Le Rassemblement national fait entendre ses désaccords sur le budget et la méthode du gouvernement alors que les débats sur la partie recette du projet de loi de finances se sont arretés samedi soir. Sébastien Chenu, le vice-président du parti lepéniste parle de « carton rouge. »

Invité de LCI, ce dimanche 27 octobre, le député du Nord a estimé que l’exécutif n’a « donné aucun signe de bonne volonté (…) sur les économies, l’immigration ou le report de l’indexation des retraites ». « Je le dis au gouvernement comme une mise en garde, vous êtes en train de créer les conditions d’une censure, vous êtes en train de créer les conditions d’une majorité au Parlement qui vous censure et vous fasse tomber », a-t-il ainsi déclaré.

Au même moment, son collègue Jean-Philippe Tanguy s’est dit lui aussi « très en colère » sur France 3, contre la stratégie de Michel Barnier qui, selon lui, laisse pourrir les débats et sabote son propre budget. « Normalement, les partis qui soutiennent le gouvernement ne déposent pas d’amendements. Pour la première fois, les amis de monsieur Wauquiez et les soutiens de monsieur Macron en ont déposé 1 500 », a-t-il dénoncé en critiquant une logique « d’obstruction » et un « mépris des Français. »

Tanguy accuse Barnier d’être « machiavélique »

Interrogé sur la possibilité que le gouvernement utilise l’article 49.3 de la Constitution, qui permet de faire adopter un texte sans vote, le député chef de file du RN sur les questions budgétaires a observé que le Premier ministre pouvait faire usage d’une « autre méthode (…) plus perfide, plus machiavélique. »

À savoir : « laisser traîner les débats, à épuiser le Parlement », en utilisant l’article 47 de la Constitution. Cet article prévoit que si l’Assemblée n’arrive pas à se prononcer en première lecture sur un projet de loi de finances au bout de 40 jours (soit le 21 novembre), le gouvernement saisit le Sénat.

Pour Jean-Philippe Tanguy, Michel Barnier « sait très bien ce qu’il fait, et ce serait la première fois de l’histoire de la Ve République qu’on épuise volontairement les délais et qu’on épuise le Parlement tout en ne disant rien. » « Sous ses airs de sages, de personne tranquille, c’est une personnalité machiavélique qu’on découvre en réalité », a-t-il tancé. De quoi entrevoir un changement d’attitude du côté de l’extrême droite ?

Depuis qu’il a laissé s’installer Michel Barnier à Matignon, en refusant de le censurer « a priori », le Rassemblement national agite régulièrement la menace d’une motion, si le gouvernement ne respecte un minimum ses vues. Or, le compte n’y est pas, pour l’instant à en croire Marine Le Pen et ses troupes.

Selon Sébastien Chenu, le parti attend notamment des gestes sur « la désindexation des pensions de retraite, les hausses de taxe sur l’électricité, le rétablissement de la demi-part pour les veufs et les veuves, la politique migratoire… » Autant de revendications qui mettent la pression sur le chef du gouvernement pour les prochaines étapes de son budget. Mais qui permettront également, si la copie initiale ne bouge guère, de juger la crédibilité du parti lepéniste dans ses menaces.

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