Le RN offre un sursis à Bayrou, qui se retrouve dans la situation de Barnier
POLITIQUE – Un petit répit non négligeable pour la période estivale. Alors que le conclave sur les retraites a échoué et que les socialistes ont annoncé le dépôt d’une motion de censure, François Bayrou ne devrait pas faire ses cartons tout de suite. Le Rassemblement national ne votera pas la motion de censure de la gauche la semaine prochaine, a indiqué ce mercredi 25 juin son vice-président Sébastien Chenu.
« Le rendez-vous de la censure, c’est à l’automne, c’est au moment du budget. François Bayrou, son tour viendra (…) Il devrait prendre cette non-censure comme un véritable avertissement », a affirmé Sébastien Chenu sur France Inter. Sans les voix du RN, sur lequel la gauche a commencé à faire pression dès mardi après-midi, le gouvernement a peu de chances d’être renversé.
La situation dans laquelle se retrouve François Bayrou n’est désormais plus si étrangère à celle dans laquelle se trouvait son prédécesseur, Michel Barnier, en décembre. Le républicain s’était retrouvé à la merci du couperet des troupes lepénistes, elles en position de force. Elles avaient finalement voté avec le reste de la gauche une motion. Celle-ci avait été déposée à l’encontre du Savoyard alors qu’il venait de déclencher l’article 49.3 pour faire adopter le budget de la Sécurité sociale.
« Si nous censurons dans les jours qui viennent François Bayrou, la réforme des retraites, elle demeure, c’est un coup pour rien (…). Quel est le gain politique que nous avons ? À part mettre le bazar avant l’été, il n’y a pas de gain », a défendu de son côté Sébastien Chenu, promettant donc une clause de revoyure à la rentrée. Au même moment sur Europe1/Cnews, le député RN Jean-Philippe Tanguy confirmait : « la censure ne va pas faire baisser l’âge de retraite de 64 à 62 ans, ça n’a jamais été une ligne rouge ».
« Au moment du budget, à l’automne, nous allons pouvoir demander à François Bayrou de bouger des lignes que ce soit sur l’énergie par exemple ou sur la politique migratoire », a ajouté Sébastien Chenu sur Inter. Et en cas de non ? Il y a fort à parier que le même destin funeste que celui de Michel Barnier attendra François Bayrou.