Politique

Le RN remporte une ville des Bouches-du-Rhône, une première depuis près de 30 ans

POLITIQUE – D’apparence anecdotique, l’élection municipale partielle qui s’est tenue à Rognac (Bouches-du-Rhône) dimanche 24 novembre est en fait fortement symbolique. De prime abord, voilà une commune sans histoire comme la France en produit tant, 12 000 habitants situés entre Marseille et Aix-en-Provence, sur les bords de l’étang de Berre.

Mais pour la première fois depuis près de trente ans dans les Bouches-du-Rhône, c’est un maire étiqueté Rassemblement national qui a été élu. Avec plus de 38 % des suffrages, Christophe Gonzales, 53 ans, totalement novice en politique, remporte l’élection.

La dernière fois que l’extrême droite raflait une ville dans le département, c’était en 1997 dans la commune voisine de Vitrolles, deux ans après la retentissante victoire de Marignane (situé dans le même secteur). Le RN s’appelait alors FN et était présidé par Jean-Marie Le Pen. Selon la plupart des observateurs, la victoire du RN a été aidée par deux facteurs : l’existence d’une quadrangulaire au second tour, et l’enquête préliminaire ouverte contre la maire sortante UDI Sylvie Miceli-Houdais (candidate à sa réélection), qui aurait fait un usage abusif de la carte bancaire de la mairie pour des dépenses personnelles. Elle ne cesse de démentir ces accusations, mais la vague de démissions de conseillers municipaux cet été avait incité la préfecture à organiser une élection partielle.

« Progression des idées »

Les cadres nationaux du RN se félicitent de cette « belle victoire », tout comme le patron du parti Jordan Bardella, salue « une victoire de très bon augure » pour les prochaines échéances électorales. À un an et demi des élections municipales, c’est forcément un signal politique important, qui renforce l’assise locale de la formation d’extrême droite. « C’est le résultat d’une implantation locale réussie et d’une progression constante des idées nationales dans les territoires », veut croire la patronne des députés RN Marine Le Pen.

À gauche, la victoire du Rassemblement national agit comme un électrochoc. « Nous regrettons que les affaires judiciaires de la maire sortante et la porosité entre la droite et son extrême sur notre territoire aient permis au RN de ravir une mairie dans les Bouches-du-Rhône pour la première fois depuis 30 ans », a réagi la fédération du PS local. Quelques jours avant le second tour, les délégués départementaux du PS, du PCF et des Écologistes ont appelé dans un communiqué commun les électeurs à un « sursaut démocratique » face « au risque de voir l’extrême droite l’emporter ». « Rognac ne doit pas devenir la prise de guerre et le laboratoire des ennemis de la République », s’inquiétaient-ils.

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