Politique

Lecornu parle piscines municipales (mais pas que) pour draguer les maires de France

C’est peut-être un détail pour vous, mais pour lui ça veut dire beaucoup. Sébastien Lecornu était particulièrement attendu ce jeudi 20 novembre en clôture du Congrès de l’association des maires de France, qui se déroulait à Paris. À quatre mois des municipales 2026, sur fond d’une campagne qui ne prend pas, les édiles avaient un certain nombre de doléances et notamment financières. Le projet de budget 2026 prévoit une contribution des collectivités locales à plus de 4 milliards, une facture qui serait en réalité double selon l’AMF.

Un sujet sur lequel, Sébastien Lecornu, toute en circonvolution, n’a fait, sur le fond aucune promesse, évoquant des consultations et mettant contre le risque, pour les collectivités, d’absence de budget. « Entre un budget non-acceptable pour les collectivités – et je l’entends je l’ai compris -, et l’absence de budget, je pense que le chemin de responsabilité il est quelque part est entre les deux, je suis à peu près certain qu’on arrivera à le trouver », a-t-il promis.

Et, alors qu’au même moment, Marine Le Pen accusait, sur X, David Lisnard d’avoir réclamé la hausse de la taxe foncière, Sébastien Lecornu lui a répondu indirectement, fustigeant les « démagogues » qui font « semblant » de découvrir ce mode de calcul mis en place depuis des décennies.

Les normes dans la hotte de Noël

En parallèle des réponses au budget 2026, le Normand s’est surtout de nouveau engagé à un nouveau grand acte de décentralisation qui rend également l’AMF circonspecte. Cette dernière craint, entre autres, de se retrouver avec des responsabilités en plus mais sans financement supplémentaire. Sébastien Lecornu a souhaité à cet égard qu’un « projet de loi portant décentralisation et clarification puisse être inscrit au conseil des ministres avant Noël »

Même engagement sur les normes auxquelles sont soumises les mairies, et que le Premier ministre veut « élaguer » dans les grandes largeurs, afin de leur faciliter la vie. L’occasion de brandir un exemple qui l’a, semble-t-il, plutôt amusé, celui de la vidange annuelle obligatoire des piscines municipales. « Ça peut paraître dérisoire, mais c’est la vie quotidienne de nos élus locaux », a-t-il insisté tout en listant plusieurs règles sur lesquelles il a promis de revenir dans un « méga décret » d’ici la fin de l’année.

Autres atours que le locataire de Matignon a sortis de sa hotte, la piste d’une prime régalienne annuelle, qui serait versée à tous les édiles de France, et qui pourrait atteindre 500 euros. « On ne peut pas demander aux maires de prendre sans cesse plus de risque, sans voir ce risque reconnu », a-t-il insisté après avoir évoqué un autre gros morceau : la police municipale.

Là encore, le Premier ministre a promis d’aller tout aussi vite pour inscrire à l’ordre du jour un texte de loi préparé par l’ex-ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Un zèle affiché, qui aurait presque fait oublié à Sébastien Lecornu son propos liminaire. En début de discours, le Premier ministre l’a rappelé, le gouvernement est précaire et fragile du fait de la crise politique. Les promesses n’engagent que ceux qui y croient.