Les associations LGBT+ donnent un « carton rouge » à Retailleau
HOMOPHOBIE – La veille, les associations de défense des personnes LGBT+ n’avaient pas été conviées à une réunion sur l’homophobie dans le sport. Ce vendredi 25 octobre, elles dénoncent le manque de volonté politique pour lutter contre ce fléau et demandent à rencontrer le gouvernement.
« Carton rouge » pour le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau pour avoir organisé une réunion d’urgence « en négligeant l’essentiel » : « inviter les personnes concernées », ont ainsi décrié l’Inter-LGBT, la fédération sportive LGBT+ et le FC Paris Arc-en-ciel dans un communiqué commun.
Le ministre de l’Intérieur a reçu jeudi après-midi les dirigeants du football français, après un week-end de Ligue 1 marqué par des chants homophobes.
« Aucune association sportive LGBTQI+ de terrain n’a été invitée » à la réunion alors qu’elles sont « nombreuses » à travailler « depuis longtemps » sur ce sujet, ont déploré les trois grandes associations.
Elles demandent au ministre des Sports, Gil Avérous, et au secrétaire d’État chargé de la lutte contre les discriminations, Othman Nasrou, de les « rencontrer sans délai » afin de « mettre en place un plan concret de lutte » contre les LGBTphobies dans l’ensemble des lieux sportifs.
Deux jours plus tôt, certaines associations avaient tout de même participé à une réunion avec le secrétaire d’État chargé de la citoyenneté et de la lutte contre les discriminations Othman Nasrou.
Billetterie nominative
SOS Homophobie, Foot Ensemble, Sportitude, Fier Play ou le collectif Rouge Direct… étaient ainsi conviées autour de la table « pour échanger sur les solutions concrètes à déployer en prévision de nos échanges avec les instances du football », selon un post du secrétaire d’État sur son compte X.
La fédération sportive LGBT+, invitée, a décliné le rendez-vous de mardi, selon l’entourage d’Othman Nasrou à l’AFP. Il a été convenu d’un prochain rendez-vous avec les associations LGBT+, « élargi à tous ceux qui le veulent bien », précise cette même source.
À l’issue de la réunion de jeudi au ministère de l’Intérieur, les autorités ont décidé de mettre en place une billetterie nominative, tout en assurant que les matchs pourraient être arrêtés, ce qui semblait susciter toutefois un désaccord entre le ministre des Sports et de l’Intérieur.
Gil Avérous a demandé « d’appliquer strictement le protocole Fifa dès qu’il y a un chant homophobe », à savoir une gradation allant de la « suspension du match » puis son « interruption » jusqu’au match déclaré perdu pour l’équipe qui reçoit.
Bruno Retailleau a ensuite estimé sur RMC qu’arrêter des matchs n’était « pas la bonne solution », préférant prévoir une présence policière en civil dans les stades et des exfiltrations des tribunes si nécessaire.
Par ailleurs, la plateforme de streaming et diffuseur de la Ligue 1, DAZN, a indiqué ce vendredi condamner « fermement les chants homophobes » et « veillera à éliminer tous les chants à caractère discriminatoire » de ses replays, alors que le collectif Stop-Homophobie a annoncé porter plainte devant l’Arcom.
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