Politique

Les autres discussions de Macron avec les partis ont de quoi doucher les espoirs du NFP

POLITIQUE – No pasaran. Satisfaits de leur rencontre avec Emmanuel Macron ce vendredi 23 août, les représentants du Nouveau Front populaire risquent de rapidement déchanter. Ils ont cru voir une ouverture du président de la République concernant la présence de la France insoumise dans le futur gouvernement ? Elle a été aussitôt refermée par son propre camp.

Les dirigeants de la coalition qui soutient le chef de l’État (Renaissance-MoDem-Horizons) sont certes arrivés en ordre dispersé, reflet de leurs différences de vues. Mais ils se sont tous accordés, selon plusieurs sources, sur le fait de renverser quelconque gouvernement qui viendrait à compter des membres du mouvement mélenchoniste.

Rebelote quelques minutes plus tard avec les Républicains « canal historique. » Reçu à son tour par Emmanuel Macron, Laurent Wauquiez a lui aussi confirmé qu’il chercherait à sanctionner toute équipe comprenant des Insoumis. « Ils sont sortis du champ républicain depuis longtemps », a justifié le chef des sénateurs LR Bruno Retailleau, également de la partie.

La gauche censurée, avant d’être nommée

Une double-sentence attendue et qui a de quoi éloigner sensiblement la perspective d’une nomination de Lucie Castets à Matignon. Pour cause : Emmanuel Macron explique à ses interlocuteurs chercher « une solution institutionnellement stable », en vue de former « un gouvernement stable et sûr. »

Or, si elle était nommée – avec des insoumis dans ses bagages -, la candidate du NFP pour la primature serait soumise à un risque de censure immédiat de la part du RN, du bloc macroniste, et des Républicains. Le cahier des charges pour la stabilité n’est donc pas rempli.

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« Si tout le monde répond ’oui’ à une censure d’un gouvernement avec LFI, le chef de l’État dira à la gauche ’vous êtes bien gentils mais je ne nomme pas quelqu’un à gauche’ », résume à TF1, un membre du camp présidentiel participant aux échanges de ce vendredi.

Sans surprise, cette stratégie irrite, déjà, à gauche. « Menacer de censurer un gouvernement du seul fait de la présence de membres de LFI c’est insulter le barrage républicain de tous les électeurs du NFP et c’est banaliser encore plus l’extrême droite », cingle par exemple le député écologiste Benjamin Lucas, sur les réseaux sociaux.

Pourtant, Emmanuel Macron avait envoyé quelques signaux d’ouverture à en croire les dirigeants du Nouveau Front populaire, au sortir de leur rendez-vous à la mi-journée. Selon Olivier Faure, et plusieurs autres sources, le président de la République « a lui-même reconnu que l’ensemble des forces représentées, qui avaient toutes participé au front républicain, contrairement au parti qui s’appelle justement Les Républicains, étaient parfaitement légitimes à la fois à gouverner et à incarner ce changement ».

À qui le tour ?

Une formule qui inclut en principe la France insoumise, dont la participation à un futur gouvernement faisait jusqu’ici office de ligne rouge, même pour Emmanuel Macron. Dès lors, comment comprendre ces mouvements de ligne ? L’évolution, majeure, du locataire de l’Élysée, a-t-elle été contrecarrée par ses propres troupes ? A-t-il entretenu un double discours pour « endormir » l’alliance des gauches ?

« Ils sont tous élus, donc légitimes. Mais la question est celle de la capacité » (à présenter un gouvernement qui ne soit pas immédiatement censuré, ndlr), nuance une source macroniste auprès du HuffPost. Après avoir consulté les centristes de Liot et les Radicaux de gauche ce vendredi en fin de journée, le chef de l’État recevra le RN et Éric Ciotti lundi 26 août, ainsi que les présidents du Sénat Gérard Larcher et de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet.

Viendra ensuite le temps de la décision avec, pourquoi pas, une deuxième salve de discussion mardi. De quoi sortir un nom dès le début de la semaine prochaine ? Selon Olivier Faure, le président de la République a promis une nomination « rapide », lors de son rendez-vous avec les dirigeants du Nouveau Front populaire. Au HuffPost, un insoumis au fait des discussions assure que le chef de l’État s’est engagé à trancher « avant les paralympiques ». La décision finale risque, quoi qu’il en soit, de ne pas les satisfaire.

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