Les Calédoniens vont de nouveau être consultés sur leur avenir institutionnel
POLITIQUE – Consulter avant de trancher, et pas l’inverse. La ministre des Outre-mer Naïma Moutchou a annoncé ce vendredi 14 novembre la tenue d’une « consultation citoyenne anticipée » en Nouvelle-Calédonie avant la révision constitutionnelle prévue pour acter l’accord de Bougival, au dernier jour de son déplacement dans l’archipel du Pacifique sud.
« Nous allons d’abord donner la parole aux habitants. Cela donnera de la puissance à ce qui est discuté », a déclaré Naïma Moutchou sur la chaîne Nouvelle-Calédonie la 1re. Ce référendum local sur l’accord de Bougival devait initialement se tenir après l’adoption par le Parlement d’une loi constitutionnelle permettant son application. Mais l’accord a rencontré plusieurs obstacles, directement liés à son contenu pour certains, et d’ordre calendaire pour d’autres.
Il y a d’abord eu le rejet de l’accord, moins d’un mois après son annonce, par le Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), principal mouvement indépendantiste. Puis la chute du gouvernement de François Bayrou début septembre a retardé la révision constitutionnelle par le Congrès réuni à Versailles, initialement prévu avant la fin 2025.
En inversant le calendrier – le référendum avant le vote au Parlement –, le gouvernement peut maintenir la consultation des Calédoniens en février, comme prévu initialement.
Pour le FLNKS, Bougival n’est « pas une base de travail »
Dans un communiqué, le ministère des Outre-mer a indiqué qu’à « l’issue d’une nouvelle séquence d’échanges, conduits à Nouméa en formats bilatéraux et pléniers (…), les partenaires favorables à l’accord de Bougival » se sont accordés sur la « tenue d’une consultation citoyenne anticipée ». « L’engagement à poursuivre des discussions relatives à la mise en œuvre de l’accord, notamment à apporter les éclaircissements nécessaires » et le « lancement d’un plan de relance à la hauteur des défis de la Nouvelle-Calédonie » font également partie des points d’accord, ajoute le communiqué sans donner plus de détail.
La position du FLNKS sur la consultation reste à ce stade inconnue, le mouvement n’ayant pas souhaité réagir auprès de l’AFP. Mais le parti indépendantiste a réaffirmé vendredi dans un communiqué que le « projet dit “de Bougival” ne saurait constituer une base de travail, car il est contraire au processus de décolonisation ». « Toute tentative de passage en force sans le FLNKS risque d’entraîner le pays dans une situation d’instabilité durable », ajoute le communiqué.
Le mouvement indépendantiste a rencontré Naïma Moutchou à deux reprises cette semaine, mais a refusé de participer aux réunions organisées avec les autres formations politiques calédoniennes. « Je ne ferai pas sans le FLNKS, à condition que le FLNKS ne fasse pas sans les autres », a affirmé la ministre des Outre-mer sur NC-La 1re.


