Politique

Les conseils éclairés de ce journal belge pour former un gouvernement de coalition

MÉDIAS – L’humour belge. Alors qu’il revient désormais à Emmanuel Macron de choisir un Premier ministre en tenant compte des enseignements des législatives 2024, le quotidien Le Soir a publié, ce dimanche 7 juin, un « petit tutoriel » à l’adresse du président de la République et des Français pour les aider à former un gouvernement de coalition, non sans ironie.

« Restez zen. Sachez qu’au début, personne ne voudra gouvernement ensemble. En campagne, vous l’avez vu, ils se sont copieusement insultés, détestés, ont prononcé des ’jamais’, des ’c’est eux ou non’ tellement définitifs », écrit Bernard Demonty, chef du service politique du journal.

Avant d’ajouter dans ce drôle d’édito : « Cela ne doit pas vous effrayer. Sachez qu’en général, ce qui est vrai le samedi avant les élections ne l’est plus le lundi d’après, c’était pour rire. Commencez petit. On sait votre tendance à la grandiloquence, mais on ne devient pas belge du premier coup. »

La Belgique est un pays connu pour son système de gouvernance technique et complexe. En 2011, le pays a par exemple passé 541 jours sans gouvernement de plein exercice. Et en 2020, un gouvernement autour d’Alexander De Croo et sept partis a été mis au point 493 jours après les élections de 2019.

« Idéalement, commencez par de petites coalitions, genre deux ou trois partis. Le record du monde, que nous détenons évidemment, est fixé à sept, mais ça pose d’autres problèmes, continue l’éditorialiste du ’Soir’. Ah oui, à ce sujet, vous possédez un fameux atout que nous n’avons pas, vous ne devez pas avoir de Flamands dans votre gouvernement. »

« Trouvez un château »

Autre conseil ? « Trouvez un château, ironise Bernard Demonty. Pour donner à votre coalition toutes ses chances, formez-la plutôt dans un château, ça fait genre. Nous vous prêtons volontiers Val Duchesse ou le Stuyvenberg mais nous ne doutons pas que vous pourriez en trouver un plus beau près de Paris, à moins de pousser jusqu’à la Loire, il y en a de jolis. »

Tout ceci n’est pas simple, reconnaît le journaliste, mais si rien ne fonctionne « en dernier recours, on menace souvent en Belgique francophone, de se rattacher à la France. Essayez dans l’autre sens, ça pourrait faire très peur. »

Alors qu’elle n’était donnée gagnante dans aucune projection, c’est finalement la gauche du Nouveau Front populaire qui a décroché, ce dimanche, la majorité relative à l’Assemblée nationale. De son côté, la prise de position du président de la République est très attendue, car c’est lui qui dispose du pouvoir de nomination du Premier ministre. Or, ce processus pourrait prendre beaucoup de temps, dans l’attente d’un accord hypothétique entre plusieurs forces politiques sur un candidat pour Matignon et sur un programme.

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