Politique

Les ex-frondeurs de La France insoumise préparent « L’Après » avec un nouveau mouvement

POLITIQUE – Pour tourner la page de plusieurs années de militantisme, quoi de mieux que de se projeter dans « L’Après » ? Alexis Corbière, Raquel Garrido, Danielle Simonnet, Clémentine Autain et Hendrik Davi veulent passer à autre chose. Après avoir été mis à la porte par La France insoumise (ils parlent de « purge ») qui leur a refusé l’investiture aux élections législatives, les cinq mousquetaires ont annoncé vendredi 12 juillet le lancement d’une initiative baptisée L’Après (Association pour une République écologique et sociale).

Une initiative, car L’Après se trouve quelque part entre le mouvement politique, le collectif unitaire et le club de réflexion. Lors d’une conférence de presse organisée à Bagnolet (Seine-Saint-Denis), ils ont expliqué vouloir « cimenter le Nouveau Front populaire pour changer de politique » et « permettre au rassemblement des gauches et des écologistes de grandir et gagner dans le pays ». Un objectif clair qui se heurte toutefois à plusieurs obstacles, dont un premier de taille : avec qui mener bataille ?

« Reconquérir les zones rurales »

Ils se revendiquent unitaires, entendent travailler avec tout le monde mais ne savent pas encore dans quel groupe siéger à l’Assemblée nationale. « On aurait aimé former un groupe commun avec les écologistes et communistes, a affirmé Alexis Corbière. Les discussions continuent mais s’il le faut on choisira entre les deux. » Le PCF ne semble pas prêt à fusionner avec les écologistes, Fabien Roussel ayant maintes fois expliqué que les communistes sont « attachés à leur originalité ». « On vient déjà d’être dissous une fois, on ne va pas l’être une deuxième fois en disparaissant dans le groupe écologiste comme on nous le demande », a-t-il justifié dans Libération.

Les ex-frondeurs de LFI ont prévu de s’atteler à plusieurs chantiers, urgents selon eux. Le premier : la démocratie. « La gauche à laquelle nous aspirons est démocratique, elle ne fonctionne pas comme une petite principauté », défend Alexis Corbière. Autre travail à mener : la reconquête « des zones rurales, des bourgs, et pas seulement des métropoles et de leurs quartiers populaires », soutient Danielle Simonnet.

Ruffin, le parrain

Les anciens fidèles de Jean-Luc Mélenchon devront prouver que bien qu’élus à Paris et dans sa proche banlieue, ils peuvent tendre la main aux électeurs loin des centres-villes. Pour cela, ils revendiquent déjà le soutien d’une dizaine d’élus locaux sur tout le territoire. Ils seront notamment accompagnés de Guillaume Ancelet, le président de Picardie Debout, fondé par François Ruffin. Lequel n’a pas rejoint l’association mais la regarde d’un bon œil. Selon Alexis Corbière, il la « parraine ».

Reste que l’initiative fait grincer des dents au sein du canal historique de La France insoumise. Plusieurs militants du parti ont montré sur les réseaux sociaux que le nom de L’Après avait été déposé au Journal officiel le… 21 mai. Soit en pleine campagne des élections européennes, avant qu’Emmanuel Macron n’annonce la dissolution de l’Assemblée nationale. « Assez de vos mensonges qui durent depuis des semaines ! », juge ainsi vertement une militante.

L’ex-député LFI Adrien Quatennens en a rajouté une couche, estimant que « “L’Après” c’était déjà avant ». Sur X, l’association a répondu à ses accusations en déloyauté préméditée, via son compte officiel. « La nécessité de lancer un outil politique unitaire est née pendant les élections européennes lorsque la gauche était non seulement divisée mais développait en son sein des anathèmes agressives. Ce n’est pas surprenant. C’est même 100 % raccord avec notre rôle de trait d’union », peut-on lire dans la réponse. Un lancement mouvementé, qui rappelle à qui en doutait que le chemin risque d’être pavé d’obstacles.

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