Politique

Les « lignes rouges » budgétaires de Ciotti qui menace (encore) le gouvernement de censure

POLITIQUE – Hausses d’impôts, désindexation des retraites, dépenses de santé : le patron des Républicains Éric Ciotti a fixé ce samedi 6 avril les « lignes rouges » de LR sur la gestion du déficit, au-delà desquelles le parti « n’hésiter(a) pas » à déposer une motion de censure contre le gouvernement à l’Assemblée nationale – une menace récurrente à droite mais jusqu’à présent jamais mise à exécution.

Dans un entretien accordé au Parisien, le député des Alpes-Maritimes brandit à nouveau la menace d’une motion déposée par la soixantaine de députés du groupe LR, sans néanmoins s’avancer sur le calendrier de cette stratégie d’opposition.

Il a détaillé les trois « lignes rouges » de son parti sur les finances publiques : « 1. Nous refuserons toute augmentation des prélèvements obligatoires. 2. Nous refuserons catégoriquement la désindexation des retraites. 3. Les dépenses de santé ne doivent pas constituer la variable d’ajustement des errances gouvernementales », a expliqué le patron des Républicains, considérant que ces options « animent les arrière-pensées du gouvernement » pour la période post-élections européennes du 9 juin.

« Si ces lignes rouges sont franchises, nous n’hésiterons pas », a-t-il ajouté, se disant prêt à prendre ses « responsabilités le moment venu », sans « craindre le jugement des électeurs » dans l’hypothèse d’une dissolution de l’Assemblée si le gouvernement était renversé.

LR menace mais…

Le parti brandit de longue date cette menace de censurer le gouvernement, mais il s’est jusque-là très majoritairement retenu de s’associer au vote des motions de censure déposées par l’opposition lors de l’examen des derniers projets de loi de finances. Sur franceinfo ce dimanche 7 avril, le président du groupe Renaissance à l’Assemblée Sylvain Maillard a d’ailleurs affiché sa sérénité. « On ne craint rien du tout. (…) Chacun prend ses responsabilités », a-t-il assuré, enjoignant les Républicains à « proposer des pistes d’économie ».

Questionné sur les pistes de « taxation des rentes » envisagées par le gouvernement dans un contexte de dérapage budgétaire, Éric Ciotti a dit « refus(er) avec force de rajouter de l’impôt à l’impôt alors que nous sommes le pays où les prélèvements sont les plus lourds du monde ». Il plaide en revanche pour une révision « complète » du « périmètre de notre fonction publique, collectivités territoriales comprises. » « La réforme du statut de la fonction publique ne doit plus être un tabou en dehors des fonctions régaliennes », estime-t-il.

Vendredi, la députée LR de l’Orne Véronique Louwagie avait par ailleurs demandé au ministre des Comptes publics Thomas Cazenave de transmettre aux parlementaires le « détail des politiques publiques concernées par les annulations » de 10 milliards d’euros prises fin février par le gouvernement dans un décret, selon un courrier consulté par l’AFP.

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