Politique

Les négligences de LR et du parti de Ciotti sur la parité vont leur coûter (très) cher

POLITIQUE – C’est l’histoire d’un parti qui préfère perdre 50 % de sa dotation, plutôt qu’investir 50 % de femmes parmi ses candidats. Cette formation ? Les Républicains. Ce samedi 6 septembre, le décret détaillant le financement des partis à la suite des élections législatives de 2024 a été publié au Journal officiel.

L’occasion d’avoir la confirmation de ceux qui ont passablement négligé la parité au moment d’investir leurs candidates et candidats et, surtout, de mesurer ce qu’il en coûte financièrement. Retour en juin 2024. Après la dissolution surprise prononcée par Emmanuel Macron, les partis doivent partir en campagne à la hâte. Cerise sur le gâteau pour la droite, Les Républicains se déchirent et Éric Ciotti part faire cavalier seul, ce qui n’arrange pas les affaires du parti aujourd’hui présidé par Bruno Retailleau.

Quoi qu’il en soit, LR finit par investir ses candidats, et s’assied sur la parité. Seulement 33 % des candidatures du parti sont portées par des femmes. Ce qui, mécaniquement, expose LR à l’amende sur le plan financier.

Une enveloppe (potentielle) divisée par deux

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que celle-ci est (très) conséquente. Comme le souligne sur le réseau social X le journaliste parlementaire Pierre Januel, chaque parti est censé toucher à partir d’un certain seuil 1,15 euro par voix obtenues. LR en comptabilise 1 819 380. Si la parité avait été respectée, le parti de Bruno Retailleau aurait touché plus de deux millions d’euros de dotations.

Mais, entre-temps, le « montant de la modulation parité » est passé par là. Et celui-ci s’élève à 1 070 996, 13 euros. Résultat : le parti de droite se retrouve avec une dotation à 1 039 262,92. Soit une enveloppe divisée par deux, et seulement en raison de son incapacité à envoyer autant de femmes que d’hommes devant les électeurs. Les Républicains peuvent se rassurer : Éric Ciotti a fait (bien) pire. Alors que son parti, l’UDR, a réuni 1 216 584 voix, il se retrouve avec une dotation de… 33 597,36 euros. La faute à une amende s’élevant à 1 377 491, 80 euros. Il faut dire que le député des Alpes-Maritimes n’avait pas fait semblant de soucier de la parité. Puisque son parti avait investi seulement… 17,5 % de candidates.

Un choix politique qui lui coûte plus d’un million d’euros aujourd’hui et qui peut laisser songeur sur la pertinence de ses solutions budgétaires. À noter que seulement trois partis politiques échappent à un redressement lié à la parité : la France insoumise, le Parti socialiste et… Debout la France.