Politique

L’ex-compagne de Julien Bayou porte plainte contre lui pour « harcèlement moral »

JUSTICE – Elle s’exprime pour la première fois sous son vrai nom dans cette affaire. Anaïs Leleux, militante féministe, a annoncé mardi 5 mars auprès du média Les Jours avoir porté plainte contre son ancien compagnon Julien Bayou pour « harcèlement moral » et « abus frauduleux de l’état de faiblesse ». Elle doit s’exprimer publiquement ce mercredi 6 mars à ce sujet.

Anaïs Leleux a également annoncé porter plainte contre X pour « abstention d’assistance à personne en danger ». Elle vise ici « un certain nombre de militants et cadres du parti EELV » qui étaient, selon elle, au courant des agissements de Julien Bayou, mais n’ont pas réagi. « Porter plainte contre X est un moyen de m’assurer que tous ceux qui ont contribué à me violenter psychologiquement pour le défendre seront entendus par la justice et mis face à leurs responsabilités », a-t-elle expliqué aux Jours. Le dépôt de plainte a été confirmé par son avocate à franceinfo.

En octobre 2022, l’ancienne adhérente d’EELV aujourd’hui âgée de 36 ans, avait dévoilé son histoire dans une lettre en gardant l’anonymat. Elle accusait l’ancien secrétaire national du parti, avec qui elle était restée de 2017 à 2021, de « briser des femmes ».

« Quand on est sous emprise, c’est difficile de parler »

« Je ne lui reproche pas une rupture ou des infidélités, comme j’ai pu le lire dans la presse. Ce sont des violences psychologiques qu’il m’a infligées. Il s’est acharné sur moi alors que j’étais au bout du rouleau », confie-t-elle aujourd’hui aux Jours. La trentenaire explique qu’elle a fait deux tentatives de suicides en avril et juin 2022 et qu’elle souffre aujourd’hui de « stress post-traumatique ».

À l’automne 2022, la cellule d’enquête sur les violences sexistes et sexuelles d’EELV s’était autosaisie et Julien Bayou, bien que présumé innocent, avait quitté la coprésidence du groupe EELV à l’Assemblée. Il s’était par la suite mis en retrait du parti. Mais en février 2023, l’enquête interne n’ayant pas abouti faute de preuves, il a pu a alors pu réintégrer le groupe à l’Assemblée nationale. Ni lui, ni son ex-compagne n’ont été entendus par la cellule du parti.

Aujourd’hui, Anaïs Leleux, chargée de communication sur les questions de démocratie participative au sein d’une entreprise, explique avoir attendu pour parler à visage découvert notamment par peur de Julien Bayou. « Quand on est sous emprise, et je l’étais encore jusqu’à il y a peu, c’est difficile de parler », témoigne-t-elle.

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