L’ex-journaliste du « Point » qui avait diffamé Corbière et Garrido condamné
JUSTICE – Raquel Garrido et Alexis Corbière dénonçaient un « ramassis de mensonges » et la justice leur a donné raison. Le tribunal correctionnel de Paris a condamné ce lundi 12 mai le journaliste Aziz Zemouri pour avoir accusé à tort les ex-membres de LFI d’avoir employé une femme de ménage sans papiers, dans un article publié dans Le Point en juin 2022, alors que les deux politiciens de gauche venaient d’être élus députés de Seine-Saint-Denis.
Aziz Zemouri s’est vu infliger une amende de 4 000 euros par le tribunal, qui a évoqué dans sa justification citée par l’AFP « une base factuelle lacunaire » et dénoncé l’absence de volonté du journaliste d’« étayer les informations recueillies ». La présidente de la 17e chambre a également condamné Étienne Gernelle, le directeur de la publication du Point, à une amende de 4 000 euros. Raquel Garrido et Alexis Corbière devront également recevoir la somme de 6 000 euros au titre des dommages et intérêts.
« Il n’est pas acceptable de publier des articles faux sans aucune vérification », a déclaré Alexis Corbière à l’issue du délibéré. Selon le député de Seine-Saint-Denis, il s’agit d’un « débat d’intérêt général, parce que tout le monde a droit à une information de qualité ». « Cette “affaire” est un cas d’école, à la rare grossièreté, mais surtout il ne doit jamais se reproduire », a insisté le couple dans un communiqué commun publié sur X.
Dans son article publié sur le site du magazine et portant la mention « Exclusif », Aziz Zemouri accusait le couple d’employer une femme de ménage algérienne et sans-papiers. Les ex-insoumis se voyaient reprocher de lui imposer des « cadences infernales » en promettant une régularisation de sa situation en cas de victoire de l’union de la gauche (Nupes) aux élections législatives. Raquel Garrido et Alexis Corbière avaient rapidement démenti.
Un second volet de l’affaire doit encore être jugé
Dès le lendemain de la publication, l’article avait été retiré du site du Point, le magazine reconnaissant publiquement son caractère « faux » et « mensonger ». « Les vérifications complémentaires que nous avons menées nous ont révélé que des erreurs et des manquements à la prudence ont été commis », avait alors admis Étienne Gernelle, dans un message publié sur Twitter (devenu X) et sur le site du magazine.
Aziz Zemouri, qui a quitté l’hebdomadaire après cette affaire, a d’abord assuré être « convaincu de la véracité » de ses informations. Il a ensuite rapidement présenté ses « excuses les plus sincères », estimant avoir été « victime d’une manipulation » d’une de ses sources policières. Les investigations avaient permis de remonter jusqu’à Rudy Succar, un ex-chauffeur de Jean-Christophe Lagarde, député sortant et candidat UDI opposé à Raquel Garrido.
Après plusieurs interrogatoires, l’ex-chauffeur avait reconnu s’être fait passer pour la femme de ménage auprès du journaliste sur demande pressante voire « obsessionnelle » de Jean-Christophe Lagarde, car celui-ci aurait voulu obtenir un élément compromettant contre sa concurrente, qui l’avait finalement emporté avec plus de 53 % des suffrages. Cette mise en scène vaut un second volet à l’affaire, cette fois-ci pour escroquerie en bande organisée. Jean-Christophe Lagarde, Rudy Succar et Noam Anouar – le contact policier d’Aziz Zemouri – sont tous les trois mis en examen. Le journaliste Aziz Zemouri, lui, s’est porté partie civile aux côtés du couple Garrido-Corbière.
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