LFI et PS consomment leur rupture avant le vote de la censure de Bayrou
POLITIQUE – Si ce n’est pas un divorce ça y ressemble fortement. Les députés se pencheront dans l’après-midi de ce mercredi 5 février sur les deux motions de censure de LFI, déposées après que François Bayrou a (doublement) engagé la responsabilité du gouvernement sur le budget et celui de la sécu. Les socialistes ont indiqué en début de semaine qu’ils ne les voteraient pas, mais qu’ils déposeraient une autre motion après la séquence budgétaire. Pas de quoi calmer l’ire des Insoumis.
Alors que les autres partis du NFP (PCF et Écologistes) voteront la censure, LFI range les roses dans le camp des « traîtres ». « Le parti socialiste ne fera plus partie du NFP », a cinglé sur CNews le député LFI, Éric Coquerel, après avoir appelé « les socialistes à rompre les rangs et à ne pas respecter la consigne du parti, et à respecter leur mandat ».
Plusieurs insoumis voient par ailleurs dans les compliments des troupes macronistes à l’égard des socialistes, une preuve supplémentaire que la branche est coupée. Interviewé sur France 5 dans la soirée de mardi, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a notamment estimé que « le Parti socialiste a fait ce qu’on attendait de lui ».
De quoi susciter des réactions virulentes de Bastien Lachaud, élu insoumis de Seine-Saint-Denis, ou d’Aurélien Le Coq, son collègue du Nord. « Ce matin le pire de la macronie jubile et remercie le Parti Socialiste pour sa trahison » a tancé le premier, quand le second interpelle les socialistes : « Quelle honte ! Comment pouvez-vous ainsi accepter d’obéir aux demandes de Gérald Darmanin ? ».
Le PS s’estime toujours dans « l’alliance »
En face, la moutarde semble être montée aux nez de quelques-uns. Alors que ce week-end Manuel Bompard brandissait la menace d’un non-accord sur les circonscriptions en cas de législatives anticipées, Patrick Kanner, le président des sénateurs socialistes, l’a lui aussi mis en garde. « Je les invite à la prudence : si nous mettons des grands élus territoriaux face à eux, je pense que le groupe LFI risque de diminuer fortement », a-t-il prévenu sur Public Sénat ce mercredi matin avant d’enfoncer le clou : « La gauche en France, ce n’est pas la gauche guévariste. Quand on n’a pas d’élus locaux, on ne peut pas prétendre fixer la ligne de la gauche ».
Sur un ton moins menaçant, Boris Vallaud, à la tête des députés socialistes à l’Assemblée, a regretté le vocabulaire et « les invectives » employées par LFI : « je n’accepte pas qu’on nous parle comme ça ». Mais pas question non plus de se laisser dire que le PS n’est plus dans l’alliance : « Il n’appartient pas à Jean-Luc Mélenchon de délivrer des brevets aux uns et aux autres. Il n’est pas propriétaire du Nouveau Front populaire », a réagi le député des Landes, tout en assurant avoir eu des discussions, aussi, avec les communistes et les écologistes.
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