Politique

L’hypothèse d’une hausse d’impôts crispe Attal et les macronistes, prêts à lâcher Barnier

POITIQUE – Une mise en garde. Le Premier ministre Michel Barnier doit clarifier sa « ligne politique, notamment sur d’éventuelles hausses d’impôts et sur les grands équilibres gouvernementaux », pour que les députés macronistes envisagent d’intégrer son gouvernement, a estimé mardi 17 septembre Gabriel Attal dans un message aux membres du groupe Ensemble pour la République (EPR).

« Malgré les deux rendez-vous organisés, et le passage du Premier ministre lors de nos journées parlementaires, nous ne disposons pas encore d’une visibilité claire », a écrit le président du groupe, expliquant avoir demandé un nouveau rendez-vous avec Michel Barnier « pour décider de (leur) participation au gouvernement ».

« Je vous informe que nous avons sollicité auprès du Premier ministre, avant la constitution du gouvernement, une rencontre avec une délégation restreinte de notre groupe afin d’y voir plus clair », précise l’ex-Premier ministre, affirmant toutefois que « nous ne serons jamais une force de blocage, mais toujours une force de solutions ».

Selon Le Monde ou BFMTV, l’entretien est prévu ce mercredi 18 septembre à 10h30 à Matignon. Gabriel Attal sera notamment accompagné des cinq vice-présidents du groupe EPR à l’Assemblée, Marc Ferracci, Stéphanie Rist, Julie Delpech, Olga Givernet et Pierre Cazeneuve. Mais en début de matinée, l’entourage du Premier ministre a fait savoir que le rendez-vous était « reporté ».

L’entourage de Barnier dénonce des « on-dit »

C’est particulièrement depuis que le nouveau Premier ministre aurait évoqué auprès de plusieurs interlocuteurs une hausse des prélèvements, au nom d’une situation budgétaire particulièrement difficile, que les macronistes se sont rebiffés. Le déficit public qui pourrait se creuser à 5,6 % du PIB cette année, voire 6,2% en 2025.

Un interlocuteur récent de Michel Barnier affirme avoir entendu le Premier ministre évoquer des hausses d’impôts « sur les hauts revenus ». « La seule chose dite par le Premier ministre est qu’il ne s’interdirait pas d’aller dans le sens d’une plus grande justice fiscale », a minimisé l’entourage de Michel Barnier mardi, dénonçant des « on-dit » et des « spéculations ». Dans une déclaration à l’AFP ce mercredi, Michel Barnier a jugé la situation budgétaire du pays « très grave ».

Mais ces rumeurs font frémir les macronistes, particulièrement opposés à toute hausse d’impôts, qui irait à l’encontre de la ligne défendue depuis sept ans par Emmanuel Macron.

Soutenir ou participer à un gouvernement qui augmenterait les impôts est « hors de question » pour le ministre démissionnaire de l’Intérieur Gérald Darmanin, comme il l’a martelé sur France 2 ce mercredi. « Augmenter les impôts, c’est la facilité », a-t-il poursuivi, « je ne participerai pas à un gouvernement qui ne soit pas clair sur la question des impôts ». Les Républicains, dont fait partie Michel Barnier, sont également hostiles à une hausse de la fiscalité.

« Briser le tabou sur les hausses d’impôts »

Par ailleurs dans une interview au Parisien, le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau appelle à « lever le tabou sur les hausses d’impôts, sans toucher si possible les classes moyennes ni les PME » pour réduire la dette, même si « l’essentiel de cet effort doit être fait sur les dépenses »

Le gouverneur de la Banque de France a aussi suggéré « un effort exceptionnel et raisonnable sur certaines grandes entreprises et gros contribuables » afin de réduire les déficits, « tant qu’on n’est pas revenu sous 3 % » de déficit public. « La France n’a plus les moyens » des baisses d’impôts « non financées » mises en place après l’arrivée à l’Élysée d’Emmanuel Macron, a-t-il enfin pointé.

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