Politique

Libération ou maintien en prison, les Français partagés sur le sort de Sarkozy – EXCLUSIF

POLITIQUE – Pile il reste, face il sort. La cour d’appel de Paris examine ce lundi 10 novembre la demande de remise en liberté de Nicolas Sarkozy, emprisonné pour association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Sa condamnation avait divisé les Français et trois semaines après son incarcération, ils sont toujours aussi partagés sur le sort qui doit lui être réservé, selon les conclusions de l’étude d’opinion YouGov pour Le HuffPost.

Trois semaines après son incarcération à la prison de la Santé, la Cour d’appel examine le dossier Nicolas Sarkozy à partir de 9h30. Si elle décide d’accepter sa demande, le chef de l’État sera remis en liberté sous contrôle judiciaire dans la foulée, éventuellement assigné à résidence avec un bracelet électronique. Une option que 45 % des Français interrogés par notre partenaire jugent « appropriés ».

Cette remise en liberté est particulièrement soutenue chez les électeurs de son parti Les Républicains (79 %) et du camp présidentiel (70 %). Assez logique. L’ancien chef de l’État bénéficie aussi de la mansuétude des électeurs de 55 ans et plus, où les défenseurs de sa remise en liberté sont majoritaires.

42 % favorables à un maintien en détention

Mais preuve que la condamnation de l’ancien chef d’État clive la population française, ils sont 42 % à réclamer son maintien en détention jusqu’au procès en appel. Soit un écart de seulement trois points avec les partisans d’une remise en liberté. Le prolongement de son séjour à la prison de la Santé est plébiscité par les sympathisants de gauche (66 %) et par une petite majorité des sondés de 18 à 34 ans (53 %).

Nicolas Sarkozy a été condamné à cinq ans de prison ferme pour associations de malfaiteurs. Concrètement, cela signifie qu’il a été reconnu coupable d’avoir sciemment laissé ses collaborateurs démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi pour solliciter un financement occulte de sa campagne présidentielle victorieuse de 2007. L’ancien chef d’État reste présumé innocent du fait de sa procédure d’appel. Mais il a été malgré tout été incarcéré en raison du mandat de dépôt avec exécution provisoire, justifié par les juges par la « gravité exceptionnelle » des faits.

Bien que cette procédure soit appliquée pour de nombreux justiciables, son application à Nicolas Sarkozy a relancé le débat sur l’exécution provisoire des peines, Emmanuel Macron allant jusqu’à le juger « légitime ». Au-delà de l’ancien président de la République, au moins une autre responsable politique de premier plan est visée par une procédure similaire : Marine Le Pen, condamnée dans l’affaire des assistants parlementaires du RN à une peine d’inéligibilité susceptible d’empêcher sa candidature à l’Élysée en 2027. Dans l’enquête YouGov, 63 % des sympathisants du RN sont favorables à la libération de Nicolas Sarkozy avec assignation à résidence. 30 % plaident pour son maintien en détention.

L’enquête a été réalisée sur 1101 personnes représentatives de la population nationale française âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été effectué en ligne, sur le panel propriétaire YouGov France du 3 au 5 novembre 2025.