Politique

Loin d’être paritaire, la nouvelle Assemblée comptera encore moins de femmes qu’avant

LÉGISLATIVES – La parité passe à la trappe. Au lendemain du résultat des élections législatives 2024 et de la victoire surprise du Nouveau Front Populaire, l’incertitude plane mais une chose est sûre : trop peu de députés seront des femmes. La nouvelle Assemblée nationale ne comptera que 36 % de sièges occupés par des femmes, selon Le Monde, un chiffre encore bien loin des objectifs de parité.

La campagne électorale précipitée n’a pas aidé. Suite à l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier, les différents partis n’ont eu que trois semaines pour organiser leur campagne avant le premier tour du 30 juin. Un calendrier très resserré qui n’a pas favorisé la parité, puisque seulement 41 % des candidats présentés, tous partis confondus, étaient des femmes. Un chiffre en baisse depuis les législatives de 2022, qui comptaient 44,2 % de candidates.

Sur les 577 députés au total, elles seront donc 208 femmes à siéger, contre 369 hommes. À noter tout de même que cette nouvelle composition ne marque qu’un très léger recul de la parité par rapport à l’ancien Hémicycle, qui comptait 37 % de femmes. Alors qu’elles ne représentaient que 4,1 % des sièges en 1978, les femmes ont atteint 38,8 % des postes en 2017, un chiffre en baisse constante depuis.

La gauche et l’extrême droite au plus proche de la parité

Si aucun parti n’a respecté la parité pour ce scrutin, certains s’en sortent mieux que d’autres. Selon Les Échos, l’union de la gauche formée par le Nouveau Front Populaire, ainsi que l’extrême droite du Rassemblement National sont les plus proches de la parité avec chacun environ 48 % de candidates. L’extrême droite n’a cependant fait élire que 32,4 % de femmes, soit 46 sur 142 députés.

La majorité présidentielle s’approche, elle aussi, de la parité, avec 45,7 % de femmes présentées. Le manque de représentation est surtout dû aux partis de droite, notamment Les Républicains qui n’ont présenté que 100 femmes, soit 32,8 %.

Mais que risquent tous ces groupes politiques qui présentent moins de femmes que d’hommes ? Les élections législatives, où seule une personne est élue par circonscription, sont soumises à des règles plus flexibles concernant la parité, comme le rappelle The Conversation. Si les scrutins à liste (comme les élections régionales ou européennes) doivent obligatoirement alterner entre femmes et hommes sous peine d’irrecevabilité du dépôt, ce n’est pas le cas des législatives.

Des sanctions financières inefficaces

Les partis doivent bien présenter le même nombre d’hommes que de femmes, mais peuvent choisir d’encaisser des sanctions financières si l’écart de parité dépasse les 2 %. Un cas de figure malheureusement souvent majoritaire d’après les chiffres du Monde, selon lesquels les partis auraient perdu près de 28 millions d’euros entre 2012 et 2017 à cause de ces sanctions financières. Par exemple en 2022, Les Républicains avaient dû payer la somme de 1,8 million d’euros pour n’avoir présenté que 182 femmes pour 278 hommes.

Un problème de parité qui ne se pose pas qu’à l’Assemblée. La question de la place des femmes dans ces élections législatives de 2024 a notamment été soulevée par des personnalités comme l’écologiste Marine Tondelier et la députée insoumise Clémence Guetté, qui ont dénoncé les nombreux plateaux de télé 100 % masculins durant la campagne.

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