L’opération de contrôle de migrants de Retailleau dénoncée comme une « chasse à l’homme »
FAITS-DIVERS – Une opération d’ampleur. Quelque « 4 000 » forces de l’ordre seront mobilisées mercredi et jeudi lors d’opérations de contrôles nationales contre l’immigration illégale dans les gares et les bus, a annoncé ce mercredi 18 juin le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau. Un déploiement vivement dénoncé dans les rangs de la gauche.
« Dans ces 48 heures, on va mobiliser 4 000 gendarmes, des policiers, des douaniers, des forces Sentinelle (armée NDLR) pour interpeller des clandestins », a détaillé Bruno Retailleau sur Cnews et Europe 1. « Depuis le début de l’année, nous en avons interpellé 47 000 », a également affirmé Bruno Retailleau, qui a fait de la lutte contre l’immigration son thème de prédilection.
Dans une note adressée notamment aux préfets et consultée par l’AFP, le ministre de l’Intérieur a donné des instructions pour que soit menée une opération nationale de contrôle « des trains à destination des pays voisins et des grandes métropoles françaises, en arrivée comme en départ ».
« Une grande campagne de discrimination raciale »
« L’appel du 18 juin de Retailleau : organiser une chasse aux étrangers dans les trains », a dénoncé ironiquement la députée communiste des Hauts-de-Seine Elsa Faucillon sur X. « Quand l’État organise une chasse à l’homme dans les transports », a abondé l’élue insoumise de l’Essonne Farida Amrani. « Une opération indigne, raciste, orchestrée par Retailleau pour flatter l’extrême droite », ajoute-t-elle.
« Demain, le ministre de l’Intérieur lance une grande campagne de discrimination raciale et d’abus de pouvoir », a de son côté résumé l’association Utopia56.
De son côté, Bruno Retailleau a également vanté dans cette note adressée aux préfets une « augmentation conséquente d’interception d’ESI (étrangers en situation irrégulière) ces dernières semaines (+28%) » et une « opération nationale de contrôle des flux », menée les 20 et 21 mai et ayant débouché sur plus de 750 interpellations.
Mercredi, le ministre de l’Intérieur a déclaré avoir « réintroduit de façon beaucoup plus serrée qu’avant » le contrôle aux frontières, avec une « force frontière » composée de policiers, gendarmes, douaniers et militaires. « Ce que je veux dire, c’est que les clandestins ne sont pas les bienvenus en France de la façon la plus ferme et la plus définitive », a-t-il lancé.