Lucie Castets rétropédale sur la régularisation « de tous les sans-papiers »
POLITIQUE – Lucie Castets n’a pas disparu. Loin d’avoir déserté les plateaux télé malgré la nomination de Michel Barnier au poste qu’elle convoitait, la candidate du Nouveau Front populaire à Matignon continue de s’exprimer et de prendre position sur les dossiers chauds du moment. Dernier exemple en date : la régularisation des sans-papiers. Invitée le 24 septembre sur BFMTV, la haute fonctionnaire s’est dite « plutôt favorable » à l’octroi de papiers pour tous les demandeurs, sans distinction entre les travailleurs et les autres.
Un avis loin de faire l’unanimité à gauche. « Je ne suis pas d’accord avec cette position qui n’est pas la nôtre », a notamment cinglé le Premier secrétaire du PS Olivier Faure le lendemain. Le député socialiste Jérôme Guedj, qui a rappelé sur franceinfo ne pas être « sans-frontiériste », est sur la même ligne : « Elle s’est plantée, ça arrive. Ça ne figure même pas dans le programme du NFP ». De fait, le programme défendu aux élections législatives par la gauche prévoit de « faciliter l’accès aux visas » et de « régulariser les travailleurs, étudiants, parents d’enfants scolarisés ».
« Normal qu’il y ait des débats »
Après ces coups de griffe, Lucie Castets précise sa pensée et revient quelque peu sur ses propos dans une interview à Libération publiée ce vendredi 27 septembre. « On ne m’a pas vraiment permis sur le plateau de développer une pensée qui sorte de la binarité “tous ou pas tous”, et je me suis laissée enfermer dans ce débat-là », évacue-t-elle d’abord. Puis sur la question des régularisations, l’ancienne directrice financière à la mairie de Paris assure ne pas vouloir « prendre le travail comme seul critère ».
« Il y a par exemple des personnes déjà présentes sur le territoire depuis des dizaines d’années qui ont construit leur vie et qui doivent pouvoir faire l’objet d’une régularisation. Mais je ne dis pas tout le monde. Ça ne peut pas être automatique. Il faut garder des critères comme le temps de présence en France, la scolarisation des enfants, la situation familiale… », développe-t-elle. Puis ajoute : « Si une personne sous OQTF a déjà été condamnée pour des faits graves, elle ne doit pas faire l’objet d’une régularisation ».
L’épisode révèle la difficulté pour Lucie Castets à s’exprimer au nom d’une coalition qui a échoué à constituer et même à entrer au gouvernement. Désormais, la question se pose de savoir si elle parle en son nom propre ou si parole engage l’ensemble de l’alliance. « Il n’a jamais été question que l’on soit d’accord sur tout. C’est normal et sain qu’il y ait des débats à gauche », affirme-t-elle. D’ailleurs, signe qu’elle ne perd pas de vue ses objectifs, si une motion de censure venait à être adoptée contre le gouvernement de Michel Barnier, Lucie Castets promet de ne « pas se dérober ».
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