Lucie Castets revendique un « droit de suite » et convoque la gauche pour parler de 2027
PRÉSIDENTIELLE – Elle n’a pas disparu. Candidate au poste de Première ministre traitée avec désinvolture par Emmanuel Macron, Lucie Castets revient par la petite porte. Dans une tribune publiée dans Libération, elle convoque les responsables de gauche à une réunion commune le 2 juillet. Objectif : échafauder une stratégie pour la présidentielle de 2027.
La haute fonctionnaire revendique « une forme de “droit de suite” » et assure « porter un message » qu’elle dit entendre partout en France « de la part du peuple de gauche ». « La situation actuelle doit susciter un sursaut unitaire, car ce qui est en jeu désormais dépasse largement les querelles partisanes », écrit celle qui était inconnue du grand public jusqu’au 23 juillet 2024, date à laquelle les leaders du Nouveau Front populaire (NFP) ont décidé d’en faire leur candidate commune.
Prenant acte du fait que ni Emmanuel Macron ni Marine Le Pen, les finalistes des deux dernières élections présidentielles, ne pourront se représenter en 2027, Lucie Castets enjoint à la gauche de présenter un candidat commun, à défaut de candidature unique. « Nous devons aborder les prochaines échéances électorales dans une configuration qui permettra réellement de gagner », écrit-elle.
Dès lors, Lucie Castets met sur la table trois hypothèses : une primaire, qui serait « la plus large qu’on ait jamais proposée », imagine-t-elle. Sans aucune exclusive, on imagine qu’elle y inclut toutes les formations qui se sont reconnues dans le programme du NFP aux dernières législatives. De Mélenchon à Hollande, en somme. Une idée qui tranche avec celle défendue par exemple par Olivier Faure, le premier secrétaire du Parti socialiste, qui plaide pour une primaire qui irait de Raphaël Glucksmann à François Ruffin. Sans LFI, donc. L’important, selon Castets, étant d’assurer une « campagne respectueuse » afin d’offrir à la personnalité choisie par les militants « la plus grande légitimité ».
D’autres hypothèses mises sur la table
Mais si l’option d’une primaire, très décriée, ne retenait pas les faveurs des partis de gauche, la fondatrice du collectif Nos Services publics met sur la table une autre hypothèse : celle d’une réunion, ou d’une concertation, entre chefs à plume, permettant de « décider de la candidature la plus pertinente ». Enfin, dernier scénario envisagé : l’organisation d’une « convention citoyenne avec des représentants des partis, de la société civile organisée, mais aussi d’électrices et électeurs de la gauche tirés au sort ».
Quoiqu’il en soit, l’ancienne directrice des finances de la ville de Paris assume de dire que le programme défendu par un éventuel candidat commun devra porter « une ambition claire et assumée de rupture ». « En matière de justice sociale, de protection de l’environnement et de préservation des libertés publiques », il faut rompre « avec la politique actuellement menée », écrit-elle.
Clémentine Autain soutient l’initiative
Une intention louable qui risque toutefois de se heurter aux logiques de partis et de candidatures autonomes. Il ne fait aucun doute que Raphaël Glucksmann d’un côté, et Jean-Luc Mélenchon de l’autre, ont l’intention de se porter candidats sans en passer par une primaire, processus qu’ils rejettent tous les deux.
Plusieurs voix favorables à l’union ont tout de même bien accueilli l’appel de Lucie Castets. C’est le cas de la députée ex-LFI Clémentine Autain, potentielle candidate à une primaire, qui « partage » l’idée de « se mettre au travail à gauche ». « Je souhaite que le rendez-vous du 2 juillet rassemble le plus largement possible, estime la députée de Seine-Saint-Denis. C’est maintenant aux forces politiques de toute la gauche sociale et écologiste de répondre présentes. Il y a urgence à sortir de l’éclatement, des calculs boutiquiers et de la course de nains ». Alexis Corbière salue aussi l’initiative de Lucie Castets, considérant qu’une « candidature commune du NFP, sur son programme » est nécessaire « pour la prochaine présidentielle ».
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