Politique

L’ultimatum de Bayrou à la CFDT qui ne veut plus prolonger le conclave

RETRAITES – Merci mais non merci. La CFDT a décliné l’invitation de François Bayrou à poursuivre les discussions autour des retraites jusqu’à la mi-juillet, plus de quatre mois après le début du conclave. Réponse du Premier ministre ce vendredi 27 juin à la mi-journée : on continuera sans vous.

« Si les organisations considèrent que ça n’est plus leur heure et qu’il faut trancher, on tranchera », a déclaré le Premier ministre en marge d’un déplacement à Briançon (Hautes-Alpes) sur les Jeux olympiques d’hiver de 2030. Dans le projet de budget de la Sécurité sociale, « il y aura un texte, qu’il y ait eu un accord préalable ou qu’il y ait eu seulement les travaux préparatoires à un accord », a-t-il ajouté.

La veille lors d’une conférence de presse, le Premier ministre avait salué des « avancées », notamment sur la volonté « d’améliorer sensiblement et immédiatement les retraites des femmes (…) ayant eu des enfants ».

Il avait également annoncé qu’un compromis avait été trouvé entre les partenaires sociaux pour diminuer l’âge de départ à taux plein de 67 ans à 66 ans et demi. Autre avancée « décisive » aux yeux du Premier ministre : l’absence de remise en cause par les négociateurs – la CGT et FO ont de longue date claqué la porte – du recul à 64 ans de l’âge légal de départ à la retraite.

La secrétaire générale de la CFDT a précisé de son côté à l’AFP ce vendredi que les deux derniers points de blocage relevés par le Premier ministre pour parvenir à un accord avec le patronat, sur la pénibilité et le financement du système de retraites, étaient « deux éléments extrêmement importants et structurants des discussions ».

« Si à un moment, le gouvernement veut trouver une voie d’équilibre, il faut qu’il comprenne que, pour mon organisation, il n’y a pas de voie de passage sans la réparation sur la pénibilité, avec le dispositif qu’on a proposé », a-t-elle encore affirmé, ajoutant que le bureau national de la CFDT avait rendu un avis « unanime » en ce sens vendredi matin. Dommage pour François Bayrou qui aurait pu tirer avantage d’un éventuel accord à la rentrée de septembre placée sous le signe du budget.