Politique

Macron développe son « plan de bataille » pour Mayotte où le bilan s’alourdit à 35 morts

POLITIQUE – Des annonces mais encore beaucoup d’incertitudes. Emmanuel Macron a quitté Mayotte ce vendredi 20 décembre après avoir constaté l’immensité des besoins sur l’archipel après le passage du cyclone Chido. 35 personnes sont décédées, selon un nouveau bilan provisoire dressé par le ministère de l’Intérieur.

Les autorités déplorent en outre 67 blessés graves qui ont été pris en charge, ainsi que 2 432 blessés légers. Au-delà du bilan humain, les dégâts matériels sont monstrueux : les abris de fortunes sont détruits, le système de santé est à genoux et le réseau d’eau est plus que défectueux. Dans ce contexte, le président français a détaillé plusieurs mesures d’urgences constituant son « plan de bataille » visant à reconstruire les infrastructures essentielles. Le HuffPost fait le point.

• Des « tours d’eau » dès samedi

Premièrement, concernant la « priorité des priorités », l’accès à l’eau potable, Emmanuel Macron a promis que « tous les foyers seront à nouveau raccordés » à l’eau à partir de samedi à Mayotte, dans un entretien accordé aux médias mahorais, Mayotte la 1ère, au Journal de Mayotte et Kwezi TV.

« On ne pourra pas reprendre l’eau à 100 % mais on va réorganiser, à partir de demain, des tours d’eau », a précisé le président de la République. « Il y a une information qui sera donnée à tout le monde pour que vous puissiez savoir quand est-ce que l’eau va recouler, quand on ouvre le robinet et comment », a poursuivi le président avant de s’envoler pour Djibouti pour le traditionnel Noël avec les troupes déployées à l’étranger.

Plus tôt, Emmanuel Macron s’est rendu à Tsingoni : « On veut de l’eau, de l’eau », l’ont imploré plusieurs habitants. Acheminer l’eau à Mayotte, victime du plus intense cyclone depuis 90 ans, Chido, est un défi d’ampleur. « Ça va s’accélérer », a assuré Macron aux médias mahorais, évoquant des livraisons « par voie routière » et « à chaque fois que c’est nécessaire, par hélicoptère ».

• Pour l’école, une « solution » apportée à toutes les familles le 13 janvier

Autre point essentiel : l’éducation et le retour sur les bancs de l’école en 2025. À cet égard, Emmanuel Macron a prévenu que l’État « ne pourra pas rouvrir toutes les écoles le 13 janvier » à Mayotte.

« On recense la situation du bâti. Il y a des communes (…) qui ont perdu les trois quarts de leurs écoles, quand dans d’autres, les écoles sont occupées par des gens qui n’ont plus de toit », a justifié le chef de l’État. D’après le ministère de l’Éducation nationale, environ 40 % des bâtiments des quelque 250 établissements scolaires de l’archipel sont endommagés au point de ne plus être utilisables pour l’instant. 29 sont réquisitionnés pour de l’hébergement d’urgence.

« Dans les prochains jours, on va cartographier les choses pour se dire comment ça se passe », a-t-il poursuivi, tout en assurant que « l’école doit aussi reprendre », à la fois pour « l’apprentissage » des élèves et pour que les parents qui « sont soignants, policiers, sapeurs-pompiers » puissent se rendre au travail.

« On veut pouvoir apporter une solution à toutes les familles pour le 13 janvier », a assuré le chef de l’État, « soit en leur donnant une information pour les jours qui suivent ou les semaines qui suivent, soit en leur proposant des solutions pendant quelques semaines sur un autre territoire ». « On va proposer des solutions à La Réunion ou ailleurs », a-t-il ajouté, expliquant que des solutions plus précises seront avancées « dans les tout prochains jours ».

• Niveau sécurité, un « effort de la nation inédit »

Au cours de cet entretien aux médias mahorais, Emmanuel Macron a également insisté sur l’aspect sécuritaire. « On aura 800 policiers, 1 200 gendarmes et près de 900 militaires. Ça n’est jamais arrivé évidemment dans l’histoire de Mayotte », a-t-il affirmé, vantant un « effort de la nation inédit ». Quelques minutes après la sortie de cette interview, le ministère de l’Intérieur a annoncé le décès d’un gendarme envoyé en renfort dans le territoire ultramarin.

Les militaires auront toujours pour mission de continuer d’apporter des vivres et du matériel, mais les gendarmes dans les zones rurales devront aussi « maintenir l’ordre public et soutenir aussi les élus », a souligné le président, rapporte Mayotte la 1ère. En ville, les policiers veilleront notamment à l’application du couvre-feu.

• Une loi spéciale pour « rebâtir » l’archipel

Pour la reconstruction, qui doit se faire le plus rapidement possible selon Emmanuel Macron, il a annoncé l’arrivée prochaine de « plusieurs tonnes de bâches et de tôles ».

Afin de « rebâtir » l’archipel à moyen terme, le président va également faire appel à une « loi spéciale », à l’instar de celles votées pour Notre-Dame et les Jeux olympiques. Cette dernière permet d’alléger les procédures et des normes dans le bâti pour reconstruire plus rapidement. « Mettre fin » aux bidonvilles et « supprimer » ces habitats « indignes » et « dangereux » est l’un des objectifs de cette loi spéciale. Le Premier ministre François Bayrou a fixé un délai potentiel de deux ans pour cette reconstruction.

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