Politique

Macron va recevoir en Allemagne des honneurs que ni Sarkozy ni Hollande n’ont eus

POLITIQUE – Un petit tour et puis s’en va. De retour de Nouvelle-Calédonie où il vient d’effectuer un déplacement express pour essayer d’apaiser la situation sur place, Emmanuel Macron, accompagné de son épouse Brigitte Macron, s’envole ce dimanche 26 mai pour une visite d’État de trois jours en Allemagne.

Cela fait 24 ans qu’un président français n’a pas eu droit à ces honneurs. La dernière visite d’État de la sorte remonte à Jacques Chirac en 2000. Celle d’Emmanuel Macron sera la sixième seulement depuis le général de Gaulle en 1962.

Selon les mots de ses conseillers, ce séjour diplomatique est donc l’occasion de marquer « la permanence et la profondeur du lien franco-allemand », au-delà des différends récurrents sur l’Europe et des incompréhensions tenaces entre le locataire de l’Élysée et le chancelier allemand Olaf Scholz sur la scène internationale.

Symboles politiques et historiques

« On peut gloser sur les vicissitudes du (couple) ’franco-allemand’ mais il y a aussi une permanence », des « relations entre les deux peuples, interpersonnelles, individuelles » et « c’est ce que cette visite d’État vient montrer », résume-t-on ainsi à l’Élysée. À la clef : un programme chargé de symboles pour le chef de l’État, qui se rendra à Berlin, Dresde dans l’ex-RDA et Münster dans l’ouest de l’Allemagne, à l’invitation du président Frank-Walter Steinmeier.

Pour illustrer les liens entre les deux pays, Emmanuel Macron commencera sa visite par la fête de la démocratie à Berlin à l’occasion du 75e anniversaire de la « Loi fondamentale », la constitution de la République fédérale d’Allemagne. Il s’agit d’un « honneur particulier qui est fait au président, puisque c’est la première fois qu’un hôte étranger est convié » à ces cérémonies, souligne-t-on à l’Élysée.

Le lendemain, les deux couples présidentiels visiteront le Mémorial de la Shoah à Berlin, témoin de l’extermination de six millions de Juifs par l’Allemagne nazie. Lundi toujours, Emmanuel Macron prononcera un discours en direction de la jeunesse européenne devant la Frauenkirche, à Dresde, l’église emblème de la ville, réduite en cendres par des bombardements alliés en 1945 et reconstruite après la chute du Mur de Berlin.

Quel agenda pour l’UE ?

Parmi les honneurs et autres moments symboliques : le président français se verra décerner mardi matin, le Prix de la paix de Westphalie à Münster, « au titre de son engagement européen », souligne-t-on à Paris. Ce prix lui avait été initialement remis pour son dialogue avec le président russe Vladimir Poutine afin de tenter d’empêcher puis stopper l’offensive russe en Ukraine en 2022. Emmanuel Macron a depuis rompu tout contact avec le maître du Kremlin, alors que l’opération militaire se poursuit.

Viendra ensuite une séquence plus politique, avec un conseil des ministres franco-allemand, au côté du chancelier Olaf Scholz, mardi soir à Meseberg, près de Berlin. Cette réunion « s’inscrit à un moment particulier, juste avant les élections européennes et avant la définition du prochain agenda stratégique de l’Union européenne », précise l’Élysée.

Il sera donc question pour les deux dirigeants, accompagnés de plusieurs de leurs ministres (Bruno Le Maire ou Sébastien Lecornu côté français) de se concerter sur les priorités stratégiques de l’UE pour les prochaines années, notamment à travers la question de la « compétitivité. »

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