Macron vite rattrapé par le chantier de Matignon après sa parenthèse bénie à Notre-Dame
POLITIQUE – Cette fois-ci, la pause n’aura duré que deux jours à peine. Emmanuel Macron a pu savourer une parenthèse heureuse avec la réouverture de Notre-Dame et le ballet diplomatique qui l’a accompagnée samedi 7 décembre à Paris. Le chef de l’État a fait coup double : célébrer une réussite presque personnelle et soigner sa stature internationale.
À l’Élysée, il a reçu tour à tour le président américain élu Donald Trump et le dirigeant ukrainien Volodymyr Zelensky. L’occasion inespérée de réunir les deux pour la première fois, avec, à la clé, des échanges cruciaux sur les futures discussions de paix en Ukraine et une photographie historique dans les salons puis sur le perron de l’Élysée. Un joli coup diplomatique.
Dans la cathédrale, Emmanuel Macron a salué en majesté la restauration de Notre-Dame de Paris, en exprimant la « gratitude de la nation française envers tous ceux qui l’ont sauvé. » Ou en célébrant « le sursaut, la volonté, le cap de l’espérance » qui a permis sa réouverture cinq ans et demi seulement après l’incendie. Aboutissement de l’année des « fiertés françaises », comme il l’expliquait lors de ses vœux il y a un an, et cruel contraste avec le bourbier politique.
Braun-Pivet appelle Macron à aller vite
Après les cérémonies et les agapes diplomatiques à l’Élysée, la crise a vite rattrapé le chef de l’État. Moins de vingt-quatre heures plus tard, ce dimanche, plusieurs voix sont venues lui rappeler l’urgence de la situation. Le président du Medef Patrick Martin, tout d’abord, a évoqué son inquiétude dans les colonnes du Journal du Dimanche, expliquant que les entreprises ont « besoin rapidement de visibilité et donc d’un budget » à l’heure où selon lui l’économie française est déjà « entrée en légère récession. »
Dans ce contexte, le président de la Cour des comptes Pierre Moscovici a appelé de son côté le « maître de l’horloge » à reprendre la main et permettre les discussions pour éviter « d’accroître l’incertitude » politique et économique. « On ne peut pas attendre deux mois comme cet été. (…) Mais il faut quand même avoir un accord de substance » pour réussir à agréger un socle stable pour le futur Premier ministre, a-t-il expliqué ce dimanche sur LCI. De quoi accélérer le tempo ?
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Plus franchement encore, la présidente de l’Assemblée nationale a exhorté Emmanuel Macron à nommer un nouveau Premier ministre « dans les prochaines heures », du moins « rapidement ». Pour cause, « nous avons l’obligation de nous mettre d’accord sur ce que l’on peut faire ensemble, et vite », il faut donc « rapidement un Premier ministre pour conduire la politique de la Nation », a expliqué Yaël Braun-Pivet dans l’émission Le Grand Jury.
Bardella veut être reçu à l’Élysée
Un souci de promptitude également partagé par François Bayrou, le président du MoDem, fidèle allié d’Emmanuel Macron souvent cité pour Matignon. « C’est une situation que pas un citoyen français ne peut accepter de voir perdurer ou se complexifier », a-t-il assuré, dimanche à Pau, devant plusieurs caméras, sans s’appesantir sur les rumeurs à propos de son avenir.
Après son week-end savoureux, Emmanuel Macron reprend les consultations officielles lundi matin. Il doit recevoir les représentants du Parti communiste, puis ceux des Écologistes. Des invitations qui font suite à la venue des dirigeants du PS à l’Élysée en fin de semaine, lesquels ont réclamé la nomination d’un Premier ministre de gauche et l’ouverture de discussions avec leurs partenaires du Nouveau Front populaire.
Dans la foulée de ces rendez-vous, le groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), inscrit jusque-là dans l’opposition, aura également un entretien avec le président de la République, sans doute dans l’après-midi. Avant une annonce en fin de journée ? Rien n’indique, pour l’heure, que les consultations ne vont pas prendre davantage de temps. Au départ, certains proches du chef de l’État pariaient sur une nomination jeudi ou vendredi dernier. Avant un premier retard… et peut-être d’autres.
D’autant que pour l’heure, la situation politique paraît toujours bloquée, et l’agenda du président pourrait encore se remplir. Ce dimanche, sur France 3, Jordan Bardella a effectivement demandé à Emmanuel Macron d’être reçu à l’Élysée avec Marine Le Pen, au même titre que les autres partis d’opposition. De quoi clore définitivement la parenthèse enchantée de Notre-Dame.
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