« Mais si ça m’énerve », Macron perd son sang froid face à des Mahorais en colère
POLITIQUE – Un échange très tendu. En visite à Mayotte, sévèrement touchée par le passage du cyclone Chido, Emmanuel Macron a été vivement pris à partie et hué ce jeudi 19 décembre. « Macron démission ! », « tu racontes des salades », « de l’eau, de l’eau, de l’eau », lui ont lancé des jeunes et des mères de famille. N’arrivant pas à détailler les mesures égrénées au fil de la journée, Emmanuel Macron a fini par lâcher : « C’est pas moi le cyclone ! Je ne suis pas responsable ! ».
Sa rencontre avec les Mahorais a été marquée par un échange particulièrement virulent, avec une habitante en colère, comme le montre un reportage filmé par le média Brut. Micro à la main, elle a ainsi déclaré à l’intention du chef de l’État : « Quels moyens allez-vous nous donner ? Vous venez aujourd’hui nous dire que tout va bien : ce n’est pas vrai. Ici, nous comptons les morts. C’est la réalité, Monsieur le Président ». Emmanuel Macron, indigné, rétorque : « Si quelqu’un m’a entendu dire que tout va bien, qu’il lève le doigt ? Ce n’est pas vrai », insiste-t-il fermement.
Le président de la République poursuit : « Tout le monde se bat, quelle que soit la couleur de peau. N’opposez pas les gens, car si vous le faites, vous êtes foutus ». Son ton monte davantage lorsqu’il ajoute : « Vous êtes contents d’être en France. Il n’y a pas un endroit dans l’océan Indien où on aide autant les gens, c’est un fait. » Avant de finalement lâcher : « Si ce n’était pas la France, vous seriez dix mille fois plus dans un bain à merde », comme vous pouvez l’entendre dans la vidéo ci-dessous.
Ces paroles, que le chef de l’État espérait inspirantes et fédératrices, semblent produire l’effet inverse. Les protestations de la foule reprennent le dessus. Visiblement agacé par la tournure des événements, Emmanuel Macron s’écrie : « Mais si, ça m’énerve ! », sa voix perdue dans un micro désormais éteint.
Une visite prolongée ce vendredi
Le Président de la République a annoncé dans la soirée de jeudi prolonger d’un jour son déplacement sur l’archipel. « J’ai décidé de dormir ici parce que je considérais que compte tenu ce que vit la population », repartir le jour même aurait pu « installer l’idée qu’on vient, on regarde, on s’en va », a-t-il expliqué dans la soirée à la presse. « C’est une marque de respect, de considération », a-t-il assuré.
Ce vendredi, il devrait s’éloigner de Mamoudzou, le chef-lieu de l’archipel français de l’océan Indien, pour se rendre dans les localités les plus isolées où les secours, l’eau potable, l’électricité et la distribution de vivres prennent plus de temps à arriver. Il a aussi dit qu’il se rendrait vendredi matin dans un bidonville, où les logements en tôle ont souvent été pulvérisés par le cyclone.
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