Malgré sa désillusion aux législatives, le RN s’assure un joli pactole
POLITIQUE – Certes, les grimaces étaient nombreuses sur les visages des cadres du Rassemblement national, après les résultats des législatives qui ont tenu (encore) la formation lepéniste loin du pouvoir. Pourtant, le parti présidé par Jordan Bardella, dont le nombre d’élus au Palais Bourbon progresse nettement à 143 sièges, contre 88 auparavant, peut sourire sur le plan financier. De fait, c’est un joli pactole qui est promis à la formation d’extrême droite, au titre du financement public des partis politiques.
Le fonctionnement est détaillé sur le site du gouvernement. « Le montant est calculé en fonction du nombre de voix obtenues lors du premier tour des dernières élections législatives et du nombre de parlementaires », détaille l’administration. Comme nous l’écrivions précédemment ici, tous les partis politiques qui réunissent plus de 1 % des voix dans au moins 50 circonscriptions sont éligibles aux financements de l’État.
Plus de 15 millions par an
Pour calculer la « valeur » d’une voix, il faut prendre l’enveloppe globale (32 millions d’euros) divisé par le nombre d’électeurs au premier tour (28 867 759). Ainsi, chaque vote rapporte un peu plus d’un euro. Et avec 9.3 millions de voix le 30 juin, le parti lepéniste va logiquement percevoir plus de 10 millions d’euros par an de financement public. Soit le double de ce que le RN touchait par an, à ce titre, entre 2022 et la dissolution.
Et ce n’est pas fini, puisqu’il faut ajouter à ce magot le financement alloué en fonction du nombre de parlementaires. La dotation annuelle s’élève à 37 000 euros par parlementaires. Avec 143 députés élus dimanche dernier (et trois sénateurs), le RN peut compter pour ce volet sur plus de cinq millions d’euros par an. Soit, tout cumulé, plus de 15 millions chaque année. De quoi rendre cette défaite électorale moins amère pour le RN.
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